Ngounié

Mouila : renforcement des capacités des communautés sur le suivi des semences endogènes

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Mouila (sud), 19 juin 2023 (AGP) – Le renforcement des capacités des communautés sur le suivi des semences endogènes, dans la perspective de la création de banque de semences traditionnelles, a fait l’objet d’un atelier, organisé récemment par l’ONG Muyissi Environnement.

Cet atelier a été organisé en partenariat avec l’African Biodiversity Network (ABN) et l’Agence Suédoise de Coopération Internationale pour le Développement (SIDA), à Mouila, dans le département de la Douya Onoye. Quelques défis, dont la qualité du sol et le conflit homme-faune, inquiètent les communautés agricoles.

Comment conserver au mieux les semences traditionnelles? C’est autour de la question que l’ONG Muyissi Environnement, qui œuvre dans la conservation de la biodiversité culturel, a réuni des représentants de communautés venues de trois départements, retenues pour la phase pilote du projet de «conservation de la diversité bio culturelle en renforçant la résilience des communautés et des écosystèmes».

Une rencontre qui a eu lieu à Divindé, dans le premier arrondissement de la capitale provinciale.

’Il s’est agi d’échanger sur les techniques de conservation des semences traditionnelles. Mais le but final était de renforcer ces techniques, d’essayer de les moderniser. L’année dernière lorsque nous avons essayé de discuter avec les communautés nous avons vu que ces techniques ne marchent plus’’, a indiqué le coordonnateur du projet, Rodrigue Mihindou, parlant de la technique du fumoir, qui n’existe d’ailleurs plus dans plusieurs ménages ou qui expose les semences aux rongeurs.

Après avoir participé à une foire de semence au Cameroun, au mois de février de l’année en cours, a expliqué Rodrigue Mihindou, il est désormais question de s’approprier une autre technique de conservation de semences. ‘’Les bocaux cassables sont utilisés dans les banques de semences et nous voulons implémenter cela dans nos communautés ici au Gabon et dans la partie sud, particulièrement, où nous voulons lancer le concept des banques de semences’’, a-t-il affirmé, avant de se projeter dans l’avenir: ‘’Nous aurons bien évidement un autre atelier sur la fabrication des banques de semences parce que c’est cela la finalité’’.

Revenant sur les objectifs clés de ce projet, à savoir transférer la connaissance à la jeunesse et continuer dans la résilience, ce dernier a par ailleurs insisté sur quelques enjeux. ’Supposons que nos communautés ne puissent pas maitriser ces semences et les perdent. Il va falloir aller vers celui qui produit ou vend pour avoir la semence. L’avantage de nos semences traditionnelles, c’est qu’elles se multiplient, on peut en posséder soi-même’’, a-t-il poursuivi.

Pour le chef de projet, Chenovie Nyangui, on note déjà quelques retombées, depuis le lancement du projet, l’année écoulé. D’autant plus que des semences identifiées comme en voie de disparition ont pu être replantées par les communautés.

Cependant, les inquiétudes émises par les populations, dans le cadre de la poursuite du projet, ont été relevées au cours des échanges. Notamment, la fertilité du sol. En effet, certaines communautés, impactées par ce projet, pointent un doigt accusateur vis-à-vis de l’entreprise Olam qui serait, d’après elles, à l’origine de la pollution du sol, qui se traduirait par de maigre rendement agricole. La présence des éléphants constitue par ailleurs un autre défi.

‘’De nos jours, nous ne retrouvons plus certaines semences et du coup avec ce projet cela va permettre de remettre dans le circuit des semences qu’on avait déjà perdu. Le véritable problème c’est la pollution du sol. Notre sol n’est plus fertile. On rencontre beaucoup de difficulté’’, a tenu à apporter, pour sa part, le porte-parole du village Irougou, Aurelien Kassa Kassa.

NTI/ANM/FSS

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