Libreville, 15 Juin 2023 (AGP) – Allocution prononcée ce jeudi 15 juin 2023, par François Mangari, Secrétaire général de la Chancellerie, au nom du ministre de la Justice, Erlyne Antonela Ndembet-Damas.
Mesdames et Messieurs, Chers Compatriotes,
Le 16 juin de chaque année, notre pays célèbre la «Journée Internationale de l’Enfant africain », instituée en juillet 1990 à travers la résolution 1290 de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernements de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), devenue aujourd’hui l’Union Africaine (UA).
Mesdames et Messieurs,
L’enfant occupe une place unique et privilégiée dans nos sociétés. Aussi, pour assurer la protection et l’épanouissement intégral de sa personnalité, le Gabon a-t-il ratifié les instruments internationaux et régionaux relatifs aux Droits de l’Enfant, notamment la Convention relative aux Droits de l’Enfant et la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant qui participent à sa volonté de s’inscrire dans la mise en œuvre des Droits de l’Enfant.
A cet effet, le thème retenu pour l’édition de l’année 2023, par le Comité africain d’Experts sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant est : «Les Droits de l’enfant dans l’environnement numérique ».
Mesdames et Messieurs,
L’environnement numérique ne se limite pas à l’internet. Il évolue constamment et comprend les technologies de l’information et de la communication, y compris les réseaux, les contenus, les services et les applications numériques, les appareils et environnements connectés, la réalité virtuelle et la réalité augmentée, l’intelligence artificielle, la robotique, les systèmes automatisés, les algorithmes et l’analyse de données, la biométrie et la technologie dans le domaine des implants.
Les innovations dans le domaine des technologies numériques ont d’importants effets sur la vie et les Droits des enfants même lorsqu’ils n’accèdent pas eux-mêmes à l’Internet.
L’environnement numérique offre aux enfants des possibilités d’exercer leur droit à l’accès à l’information et à la participation. Il leur donne accès à un grand nombre d’informations sur divers sujets. Il permet aux enfants de former leur identité sociale, religieuse, culturelle, éthique, sexuelle, politique et de participer aux espaces publics de délibération, d’échange culturel, de cohésion sociale et de diversité.
Les enfants à travers le monde ont la volonté et le besoin d’utiliser équitablement internet et les services numériques pour apprendre, se divertir, s’informer et rester en contact avec leurs familles et amis.
Ainsi donc, les possibilités offertes par l’environnement numérique jouent un rôle de plus en plus crucial dans le développement des enfants et sont vitales pour leur survie, en particulier dans les situations de crise.
Cependant, l’environnement numérique comporte des risques de violations des droits de l’enfant. Certains de ces risques sont, entre autres, le cyber‑harcèlement, la cybercriminalité, la pédophilie et la pornographie infantile. En ce qui concerne les relations sociales, les enfants ont tendance à s’isoler et perdre ainsi le désir de communiquer avec leurs parents ou même leurs amis, en dehors d’Internet.
Chers Compatriotes,
Eu égard à ce qui précède, la réalisation des droits de l’enfant doit être assurée et respectée dans l’environnement numérique. En effet, comme le dit Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République, Chef de l’Etat, « les enfants sont ce qu’il y a de plus précieux au monde, pour une famille comme pour une nation, ils incarnent l’espoir et l’avenir. Notre devoir de protection et de solidarité envers eux doit donc être total ».
Mesdames et Messieurs,
Les enfants doivent être protégés de ces risques qui pèsent sur leur droit à la vie, à la survie et au développement par toutes les mesures appropriées. Le respect de la vie privée est essentiel pour la dignité et la sécurité des enfants, ainsi qu’à l’exercice de leurs droits.
Chaque fois que l’on conçoit des mesures visant à protéger et à faciliter l’accès des enfants dans cet environnement, il faut tenir compte de leur degré de vulnérabilité. A cet effet, il faut limiter le temps des écrans aux enfants. Pas d’écrans avant l’âge de 2 ans et, au-delà de 2 ans, une catégorisation des écrans tout en veillant au temps d’utilisation.
En ce sens, l’Observation Générale (OG) n°25 élaboré en 2021, par le Comité des Droits de l’enfant de l’ONU sur Les Droits de l’enfant en relation avec l’environnement numérique, reconnaît le rôle significatif de l’internet dans le développement des enfants.
Cette Observation Générale indique également des pistes d’actions pour les États, les familles, les éducateurs, le monde de l’internet, les acteurs de la société civile et explique avec des mots simples ce que les acteurs concernés devraient faire pour mieux accompagner les enfants en ligne.
Mesdames et Messieurs,
Le Gabon, à travers la célébration de cette Journée, s’inscrit dans le droit fil du respect de ses engagements internationaux relatifs aux Droits de l’Homme en général et ceux de l’enfant en particulier. Aussi, pour veiller au respect de leurs droits et garantir leur protection, le Gouvernement a-t-il adopté la Loi organique n° 003/2018 du 08/02/2019 portant Code de l’Enfant en République Gabonaise qui dispose en son Article 100, je cite : L’Etat assure la protection de l’enfant contre l’usage malveillant, abusif, frauduleux et malsain des technologies de l’information et de la communication, toute atteinte cybercriminelle, notamment la pornographie infantile, la pédophilie et tous autres usages dont les contenus sont susceptibles d’influencer négativement sa moralité et son comportement. Les collectivités locales, les organisations de la société civile et la famille contribuent à la protection de l’enfant contre la cybercriminalité et l’usage nocif des technologies de l’information et de la communication cités à l’alinéa 1er ci-dessus à travers la mise en œuvre de textes, de mesures et campagnes de lutte y relatives. Fin de citation.
Aujourd’hui encore, le Gouvernement montre sa détermination à œuvrer pour sensibiliser l’ensemble des acteurs publics, privés mais surtout la société civile et les populations sur les dangers que peut constituer le développement de l’internet. Si tous ensemble nous devons travailler à faire en sorte qu’aucun enfant ne soit laissé de côté dans cet environnement où, le numérique est devenu la clé de l’épanouissement et de l’insertion sociale, scolaire et professionnelle, nous devons également demeurer tous ensemble, vigilants pour que cette évolution ne soit pas porteuse d’effets néfastes et incontrôlables pour notre jeunesse.
Mesdames et Messieurs,
Être parent d’enfants de la génération actuelle s’accompagne d’un ensemble de défis en raison des nombreux progrès technologiques récents.
Il est donc important que les parents soient attentifs à la manière dont leurs enfants utilisent la technologie et aux effets potentiels, tant positifs que négatifs.
Mesdames et Messieurs chers compatriotes,
Pour terminer mon propos, je voudrais préciser que la question des Droits de l’enfant relève, certes, des missions régaliennes de l’Etat, mais il n’en demeure pas moins qu’elle requiert l’implication de tous les citoyens.
C’est pour nous l’occasion de remercier les efforts permanents de tous les acteurs de la société civile et les partenaires au développement qui œuvrent aux côtés du Gouvernement pour la réalisation des droits de l’enfant dans notre pays.
Ainsi, le Gouvernement invite chacun et chacune à s’impliquer davantage dans la réalisation des droits de l’homme en général et ceux des enfants en particulier, dans un environnement de plus en plus numérisé.
Je vous remercie.
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