Libreville, 23 avril (AGP) – Alors que les affrontements entre l’armée du général al-Burhan et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti se poursuivent. La France est parvenue, ce dimanche 23 avril, à faire sortir du Soudan une centaine de personnes. Les opérations pourraient durer jusqu’à mardi.
Un premier avion a pu quitter Khartoum et a posé pied à Djibouti en fin de journée de ce dimanche, a appris RFI. Les ministères des Affaires étrangères et de l’Armée précisent qu’une centaine de personnes précisément des ressortissants français et d’autres nationalités, se trouvaient à bord. Un second avion, ajoute ces mêmes sources, avec une centaine d’autres personnes, devait décoller ce dimanche à 17h30 du Soudan pour rejoindre Djibouti.
L’opération d’évacuation pourrait durer jusqu’à mardi est d’une « extrême complexité », détaille le Quai d’Orsay qui précise avoir dû géolocaliser les personnes concernées dans un pays où « tous les réseaux ne sont pas fonctionnels ».
La France précise avoir reçu des demandes d’aide afin d’évacuer des ressortissants de pays « alliés et partenaires » comme l’Allemagne, la Suisse, le Royaume-Uni, la Belgique, le Niger, le Maroc, l’Égypte, ou encore l’Éthiopie, sans préciser si elles se trouvaient ou non à bord des avions.
Les affrontements entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhan et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti se sont poursuivis, ce dimanche, au Soudan. Des témoins rapportent des échanges de tirs et des explosions à Khartoum et sa banlieue, tandis que des avions de combat continuent de survoler la capitale. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le bilan est de 420 morts et 3 700 blessés depuis le début des combats.
«Les garanties de sécurité nous ont été présentées et réitérées par les belligérants » dans le cadre de ces opérations, poursuit le Quai d’Orsay, qui précise s’être assuré de la mise en place d’un « cessez-le-feu dans les périmètres concernés ».
Interrogées sur des tirs sur un convoi qui auraient, selon certains médias, blessé un Français, les sources diplomatique et militaire ont déclaré ne pas « souhaiter commenter » alors que « l’opération n’est pas terminée ».
Après l’Arabie Saoudite, samedi, les autres pays se mobilisent.
Ce dimanche après-midi, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a instruit que des militaires britanniques avaient permis l’évacuation de ressortissants et de diplomates du Royaume-Uni. « Nous continuons à explorer toutes les voies pour mettre fin au bain de sang au Soudan et assurer la sécurité des ressortissants britanniques qui restent dans le pays », a-t-il écrit sur Twitter.
Plus tôt, le président américain Joe Biden rapportait que l’armée avait mené une opération pour extraire le personnel du gouvernement américain de Khartoum. Un « peu moins d’une centaine » de personnes ont été évacuées lors d’une opération héliportée, a détaillé un haut responsable américain. . Plusieurs centaines d’Américains sont encore sur place, mais leur départ n’est pas prévu « pour le moment ».
En Allemagne, le ministère de la Défense a indiqué qu’un avion militaire a atterri dimanche à Khartoum, mais que l’opération pour sortir du Soudan ses ressortissants allemands et d’autres nationaux prendrait du temps.
La Suède a de son côté envoyé environ 150 soldats pour évacuer ses diplomates, tandis que la Norvège annonce avoir réussi à placer « en sécurité », hors du pays son ambassadeur et deux autres diplomates. L’Italie, la Turquie et la Suisse parlent également d’évacuations en cours ou à venir.
Samedi, les premières opérations avaient été menées par l’Arabie saoudite. 91 ressortissants et 66 personnes, dont des citoyens du Koweït, du Qatar ou encore du Burkina Faso avaient pu rejoindre à bord de bateaux la ville portuaire de Jeddah.
De nombreux pays ont choisi Djibouti pour faire décoller et atterrir les avions destinés à rapatrier leurs ressortissants coincés au Soudan. Le pays, qui accueille de nombreuses bases militaires étrangères, tente de faire face à l’afflux, d’après RFI ce dimanche, Daoud Houmed, porte-parole de la majorité présidentielle djiboutienne.
LNL ( source RFI)
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