Libreville, le 10 mars 2023 (AGP) – De vives tensions ont rythmé, ce vendredi, l’ambiance habituelle au Port-môle de Libreville, allant des pleurs à la colère, en passant par la tenue de propos menaçants de la part de parents de victimes, au lendemain du naufrage du bateau « Ester Miracle », survenu dans la nuit de mercredi à jeudi en haute mer, a constaté un journaliste de l’AGP.
Les familles des victimes de cette tragédie exigent aux autorités de faire toute la lumière sur ce fait divers qui défraie la chronique.
« On ne nous dit rien en terme d’information depuis hier. On a des parents qui ont disparu. On a des frères, des familles entières qui ont disparu. Les autorités ne nous donnent aucune information cohérente. Tout ce qu’on veut, c’est savoir ce qui se passe exactement. Nous n’avons absolument aucune information réelle, encore moins de la société incriminée Royal Cost », a réagi Armand, qui explique que son frère était à bord de ce bateau qui battait pavillon vers Port-Gentil (la capitale provinciale de l’Ogooué Maritime).
Debouts devant le portail du Port-môle, têtes baissées, les yeux larmoyants pour beaucoup, les parents de victimes sont partagées entre l’espoir de retrouver les siens, et les interrogations sur le nombre exact des passagers qui avait pris place à bord de ce navire, qui a coulé vers 3 heures du matin.
« On ne connaît pas le nombre des personnes qui étaient dans le bateau. On n’a même pas la liste exacte de ceux qui ont embarqué. Depuis hier, on se balade dans les hôpitaux pour vérifier les dépouilles ou les rescapés« , a-t-il souligné.
Les mêmes parents de victimes estiment que les autorités compétentes devraient suspendre la navigation maritime, afin de ne pas envenimer une situation déjà assez tendue.
« Même si ce n’est pas la même agence de voyage, je pense que le naufrage se passe en mer, on devait donc d’abord faire stopper les voyages pendant que les gens sont entrain de pleurer. On devrait observer au moins une semaine de pause. C’est un deuil national avant tout », a tonné une proche des victimes, visiblement en colère, devant les journalistes.
« Donnez nous les informations dont nous avons besoin. C’est ce que nous demandons présentement. Nous ne voulons pas la distraction« , a-t-elle clamé. Selon cette dame, la forte mobilisation débutée la veille vise à « réclamer les corps de (leurs) parents« . Précisant que les services de secours sont partis depuis 8 heures, mais aucune suite n’a encore été donnée.
L’entreprise incriminée « Royal Cost » a brillé par la rétention de l’information à la vue des journalistes de l’Agence Gabonaise de Presse et de la chaîne de télévision Gabon 1ère, renvoyant les hommes de médias vers son siège qui se trouve à Port-Gentil.
WAN/VEM/FE-AGP
Commentaires