Europe : l’inflation atteint un niveau record depuis la création de la zone euro

Libreville, 1er mars 2023 (AGP)- La hausse des prix sur  le continent européen n’épargne aucun pays et cela occasionne un climat économique désastreux pour les affaires qui, laisse craindre une nouvelle intervention de la Banque centrale européenne.

Depuis la création de la zone euro, il y a vingt ans, l’Europe n’a jamais connu une inflation similaire. Portée par les secteurs de l’alimentation et de l’énergie, la hausse des prix s’est installée durablement sur tout le continent européen.

Les pays comme la France, l’Allemagne (9,2% en janvier), l’Italie (10,7% en février) et le Royaume-Uni qui constitue les économies fortes du continent sont touchées. Et, les prix alimentaires ont flambé de 17%. Mais, ce sont les pays du Nord et de l’Est qui en sont davantage touchés. Au mois de janvier, cette augmentation a atteint 18,6% en Estonie, 21,4% en Lettonie et 26,2% en Hongrie.

Les pays occidentaux sortent d’une très longue période d’inflation très basse. Le phénomène de l’inflation est très complexe car il n’obéit pas mécaniquement à la théorie quantitative classique selon laquelle l’inflation serait d’abord un phénomène monétaire (une augmentation de la quantité de monnaie en circulation implique tôt ou tard la hausse de l’inflation).

La hausse soudaine de l’inflation a cependant plusieurs raisons à la fois conjoncturelles et structurelles. Sur le plan conjoncturel, il y a entre autres, l’effet de base, la réouverture après la pandémie, la guerre en Ukraine, la relance budgétaire massive et la faiblesse de la monnaie unique. Le plan structurel, fait notamment référence à la loi de l’offre et de la demande, l’augmentation des prix de l’énergie et la politique monétaire des banques centrales.

Parmi les pays qui rentent en récession, il y a la Finlande et la Suède. Le produit intérieur brut de la Finlande s’est contracté de 0,1%, puis de 0,6%, au dernier trimestre. La Suède aussi est dans le rouge avec un recul du PIB de 0,9% et une baisse prévue de 0,7% pour le prochain trimestre. Certes, les deux pays nordiques dépendent de leurs exportations, et sont donc sensibles à la conjoncture économique mondiale. Mais c’est essentiellement la consommation des ménages qui baisse.

En rappel, les prix de l’alimentation ont flambé, mais le remboursement des crédits aussi. Car les Finlandais et les Suédois, à titre privé, sont parmi les peuples les plus endettés du continent, et ils ont pour beaucoup contracté des prêts à taux variable, donc la moindre hausse des taux d’intérêt se fait immédiatement ressentir.

AGM/VEM-AGP (Source : RFI)