LIBREVILLE, le 26 septembre (AGP)-Dans un discours prononcé à la tribune des Nations Unies, le samedi 24 septembre 2022, le Premier ministre malien Abdoulaye Maïga s’est montré offensif contre la France, mais aussi les dirigeants ivoiriens, nigériens et bissau-guinéen. Le représentant d’Assimi Goïta à l’ONU a également réaffirmé la ferme détermination du peuple malien à se détacher de son passé colonial.
Le Premier ministre malien par intérim, Abdoulaye Maïga, représentant du président de transition Assimi Goita,s’ est insurgé contre les récentes sorties médiatiques de certains dirigeants d’organisations et chefs d’Etats d’Afrique de l’Ouest. Évoquant le retrait des militaires français de la force Barkhane du Mali, il a estimé lors de son discours que le Mali avait été « poignardé dans le dos par les autorités françaises ».
« Nous avons pris acte de la menace de sanctions proférée contre le Mali, et loin d’être impressionné par des sanctions, je voudrais signaler au Président en exercice de la CEDEAO, qu’à la fin de son mandat, les peuples ouest-africains le jugeront sur les efforts qu’il a fournis pour améliorer les conditions de vie des populations et non des show médiatiques servant des agendas étrangers », a déclaré selon Africa 24, le chef du gouvernement malien Abdoulaye Maïga, dans son allocution à la 77è Assemblée générale des Nations Unies qui se tient à New York.
Il a par la suite réitéré la ferme détermination du peuple malien à se détacher de son passé colonial. Le Premier ministre Abdoulaye Maïga accuse la France d’avoir violé son espace aérien plus d’une cinquantaine de fois. De ce fait, il invite le secrétaire des Nations Unies Antonio Guterres à donner de la voix au Conseil de sécurité afin que cessent la duplicité et la guerre par procuration imposée au Mali.
« Les autorités françaises profondément anti-françaises pour avoir reniées les valeurs morales universelles et trahi le lourd héritage humaniste des philosophes des lumières, se sont transformées en une junte au service de l’obscurantisme », a-t-il poursuivi, affirmant par la suite que « le Mali sera en mesure de prouver que la junte française a fourni des renseignements et des armes à des groupes terroristes. «
Parlant des 46 soldat ivoiriens détenus à Bamako, il a indiqué qu’« ils ont dissimulé leur identité en mettant sur leur passeport qu’ils étaient peintres ou maçons. Et cela dans le destin funeste de déstabiliser le pays. Si ce n’est pas possible à Lisbonne ou ailleurs, ça ne le sera pas à Bamako », a-t-il lancé, rapporte la même source médiatique.
Le colonel Maïga a aussi critiqué ouvertement plusieurs responsables africains, comme le président nigérien Mohamed Bazoum, qu’il a accusé de ne pas être nigérien, ou le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara, en décrivant la « manœuvre » permettant à un président de « conserver le pouvoir pour lui seul et son clan » en changeant la Constitution pour obtenir un troisième mandat. Il a également accusé le président en exercice de la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo, de « mimétisme » des Nations unies.
L’opposition malienne réplique et s’indigne à la suite de ces propos.
DT/VEM (Africa 24)
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