LIBREVILLE, 13 Août (AGP) L’expertise du cabinet marocain Finactu, réalisée sur le système de sécurité sociale géré par la Caisse des pensions et des prestations familiales (CPPF) des agents de l’Etat, en vue de l’arrimage des pensions retraites au Nouveau système de rémunération (NSR), a été récusée par le professeur Albert Ondo Ossa, lors de son point-presse tenu ce samedi 13 août à Libreville.
Selon le professeur Albert Ondo Ossa, le Gabon ne devrait pas compter sur les études du cabinet marocain Finactu, pour résoudre les problèmes auxquels il fait face, notamment le système des pensions retraites. « Ce cabinet qui aurait réalisé les études des pensions retraites en Côte d’ivoire, utiliserait la même méthode, sans tenir compte des différences d’un pays à un autre », a-t-il fait savoir.
Pour lui, le Gabon doit réexaminer les études de ce cabinet, qui pour lui, présentent certaines insuffisances. L’économiste estime notamment que ce cabinet s’est contenté d’enrober globalement les décisions du gouvernement, laissant ainsi apparaître la principale lacune : le choix opéré par le Gabon d’un système par répartition où les actifs paient pour les retraités, et qui montre aujourd’hui ses limites, depuis la suspension par le gouvernement des recrutements à la Fonction publique d’une part, et la chute du niveau d’emplois dans le privé du fait de la crise sanitaire, d’autre part.
Le Pr Albert Ondo Ossa a en outre relevé que la situation est d’autant plus préoccupante qu’un faible effectif de cotisants doit prendre en charge un nombre croissant de demandeurs de pensions retraites.
Comme propositions pour sortir de ce système, l’universitaire préconise entre autres : l’augmentation de la durée du travail, qui pour lui permettra aux agents de travailler tant qu’ils seront encore valides, plutôt que de revoir à la hausse les taux de cotisations, dans un pays à forte inflation et avec des salaires toujours au même niveau.
« Dans tous les cas, l’âge de départ à la retraite ne doit pas seulement obéir à des objectifs financiers. Sa détermination devrait aussi reposer sur des données économiques sérieuses qui ont pour supports le contrat social entre employeurs et employés et le cycle de vie du citoyen», a-t-il indiqué.
Ainsi, si travailler plus semble être l’alternative aux dispositions actuelles, il conviendrait d’analyser l’opérationnalité d’autres régimes de capitalisation, le régime de retraite complémentaire, ou de retraite additionnelle, afin d’opérer un choix rationnel adapté et motivé.
Par ailleurs, seule une étude sérieuse et indépendante pourrait définir les contours d’un système dans lequel on fixe un âge planché de départ, laissant ensuite le choix à l’employeur et à l’employé de poursuivre leur collaboration. Une démarche qui tiendra compte des critères tels que : la pénibilité, la rémunération, la fiscalité et le choix de vie de chacun, a conclu le professeur titulaire à l’Université Omar Bongo (UOB).
FO/HUN/VEM/FE-AGP
Commentaires