L’organisation a accepté les adhésions de ces deux pays, sans liens historiques avec le Royaume-Uni, samedi, au dernier jour du sommet de ses dirigeants au Rwanda. Le Commonwealth passe ainsi de 54 à 56 membres et accroît son influence.
Le Gabon et le Togo ont rejoint samedi l’organisation, devenant ainsi les dernières nations sans liens historiques avec le Royaume-Uni à entrer dans le club anglophone dirigé par la reine Elisabeth II. Ces deux pays francophones sont les premiers nouveaux membres depuis le Rwanda en 2009.
Composé de 54 pays dont la plupart sont d’anciennes colonies britanniques, le Commonwealth a accepté ces demandes d’adhésion au dernier jour de son sommet au Rwanda. « Nous leur souhaitons tous la bienvenue dans la famille du Commonwealth », a déclaré le président rwandais Paul Kagamé, lors de la conférence de presse de clôture du sommet des chefs d’États et de gouvernements du Commonwealth, cité par de nombreuses sources médiatiques.
Pour le Président gabonais Ali Bongo Ondimba, s’exprimant sur son compte twitter, l’adhésion de son pays à cette organisation anglophone marque l’histoire et ouvre de nombreuses opportunités pour le Gabon.
«Soixante-deux ans après son indépendance, notre pays se prépare à percer avec un nouveau chapitre. C’est un monde d’opportunités pour le Gabon sur les plans économique, diplomatique et culturel», a souligné le dirigeant gabonais.
Le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey cité par France 24 , estime que les 2,5 milliards de consommateurs du Commonwealth offrent de nouvelles opportunités économiques et éducatives et suscitent un « engouement » pour l’anglais parmi ses compatriotes. « L’adhésion du Togo est motivée par le désir d’étendre son réseau diplomatique, politique et économique (…) et de se rapprocher du monde anglophone », a-t-il expliqué à nos confrères de France 24. Elle permet également à la petite nation en développement de 8,5 millions d’habitants de redéfinir les relations bilatérales avec le Royaume-Uni en dehors de l’UE après le Brexit.
Les deux pays francophones ont également demandé leur adhésion ces dernières années pour s’éloigner de la France, ont estimé des analystes cités par nos confrères à l’exemple du politologue togolais Mohamed Madi Djabakate pour qui, cette décision sera bien accueillie, car l’influence française au Togo est souvent critiquée.
« L’adhésion n’a pas été discutée avec le peuple togolais. C’est une décision unilatérale du gouvernement », qui n’est toutefois pas impopulaire auprès des Togolais qui « progressivement voient en la politique étrangère de la France les raisons de la stagnation du pays ».
Lors du sommet, le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré que l’intérêt des nouveaux membres prouve que l’organisation se porte bien. Mais cela pourrait également soulever des questions sur l’engagement du Commonwealth envers la bonne gouvernance et la démocratie, valeurs fondamentales de sa charte.
Patricia Scotland, secrétaire générale du Commonwealth a annoncé que le Samoa (Océanie) accueillera le prochain sommet de l’Organisation en 2024.
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