Le ministre de la Justice, Erlyne Antonela Ndembet Damas a placé la 12ème édition de la Journée internationale des veuves sous le sceau d’un véritable changement de mentalité sur les questions des violences en tous genres, dont sont victimes les veuves au Gabon. L’édition 2022 a pour thème : «Ensemble pour la défense des droits des conjoints survivants».
La lutte contre la spoliation des conjoints survivants, et particulièrement des veuves se poursuit. Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, chargé des Droits de l’Homme et de l’Égalité de Genres, Erlyne Antonela Ndembet Damas a, dans son allocution, invité les uns et les autres à plus d’empathie et de responsabilité. Mais aussi, à un engagement ferme en faveur de la lutte contre la spoliation des veuves.
« Cette invitation s’adresse particulièrement aux juges, aux agents publics et aux personnels du secteur privé, acteurs de la chaîne administrative et judiciaire travaillant à la garantie des droits des conjoints survivants, pour qu’ils s’engagent à faire le nécessaire afin que toutes les veuves occupent une place respectée dans notre pays. Qu’elles aient accès effectivement et réellement à la protection juridique et sociale et qu’elles puissent vivre sereinement le deuil de leur mari tout en ayant les moyens de réaliser pleinement leur potentiel« , a-t-elle précisé dans son allocution prononcée ce mardi 22 juin 2022.
La Garde des Sceaux a reconnu que les veuves subissent toujours des violences, expulsions et mainmises sur leurs biens au Gabon. « Malgré les nombreuses initiatives prises par le gouvernement, appuyé en cela par l’implication volontariste de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille, et malgré le travail formidable réalisé par les associations et les ONG luttant pour la protection des veuves et des orphelins, leur situation, en dépit de quelques avancées et de quelques résultats encourageants, reste préoccupante dans notre pays« , a-t-elle fait savoir.
D’ailleurs, le gouvernement a mis en place une série de mesures pour mieux protéger et soutenir les veuves. Par exemple, dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale dite «Gabon- Egalité». « En renforçant et en aggravant le dispositif juridique de répression des violences morales, psychologiques, économiques et patrimoniales à l’égard des femmes, et en mettant en place des mécanismes d’aide et d’accompagnement des veuves dans leurs démarches administratives et judiciaires, le gouvernement entend réaffirmer non seulement son engagement à protéger ces personnes vulnérables, mais aussi sa ferme volonté de faire cesser ce fléau des temps modernes qui n’honore ni notre pays, ni notre société« , a martelé le membre du gouvernement.
Selon la ministre, cette pratique fortement enracinée « dans nos habitudes et trouvant parfois prétexte dans une interprétation intéressée et orientée de nos coutumes ne peut être réglée par le seul biais des lois, des décrets et des actions conduites par le gouvernement« , mais avec l’implication de tous et un véritable changement de mentalité.
« Ce changement de mentalité n’est possible que si, tous ensemble, dans le cadre de campagnes de sensibilisation et d’éducation de proximité, nous prenons la mesure de ce fléau. Il nous faut ne pas oublier qu’au-delà des veuves, il y a les héritiers, les enfants, nos enfants, innocents et vulnérables« , a-t-elle mentionné.
Afin de lutter efficacement contre ce fléau, la patronne de la justice a indiqué qu’un ensemble d’activités seront organisées dans les jours à venir afin de permettre la garantie, par la société toute entière, des droits économiques, sociaux, patrimoniaux des veuves et de leurs enfants. D’après elle, ces activités seront axées sur l’information et la sensibilisation des veuves sur le parcours administratif et juridique du conjoint survivant dans les juridictions de l’ensemble du pays, la promotion auprès des populations et des autorités administratives de la nécessité de protéger les veuves et la mise en place de mécanismes visant à les rendre plus autonomes.
CBO/AGP-Libreville
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