Le tribunal spécial de Libreville a rendu son verdict sur 5 affaires liées au trafic faunique le vendredi 10 juin 2022. 12 prévenus ont ainsi été condamnés à des peines allant de six à douze mois de prison, aux paiements d’amende à l’État et dommages et intérêts à l’administration des Eaux et Forêts.
La justice a tranché. Les dossiers des douze prévenus poursuivis pour trafic d’ivoire dont la plupart ont été arrêtés lors d’une opération de lutte contre la criminalité faunique menée par les forces de l’ordre et les Eaux et Forêts, avec l’appui de l’ONG Conservation Justice, ont connu leur sentence récemment, au tribunal spécial de Libreville.
L’audience a rendu son verdict dans cinq affaires. Notamment celle de complicité de tentative de commercialisation de pointes d’ivoire, détention et tentative de commercialisation des pointes d’ivoire. Sur ce dossier, Magui Dindou, Éric Tcheukam et Murielle Nziengui Mouvondo, ont été condamnés chacun à 12 mois d’emprisonnement dont 6 mois avec sursis, une amende de 1.750.000 FCFA et 1.000.000 FCFA à titre de dommages et intérêts à l’administration des Eaux et Forêts.
Le deuxième cas, de détention illégale d’ivoire et tentative de commercialisation de pointes d’ivoire, a vua justice condamner Aimé Mondjo à 12 mois d’emprisonnement ferme et à une amende de 2.000.000 FCFA.
Concernant l’affaire de Célestin Nguéma Ngomo, Kizito Morten Abene Ndouna et Jean Blaise Aboui Ndong, poursuivis pour tentative de commercialisation de pointes d’ivoire, détention illégale de pointes d’ivoire et tentative de commercialisation de trophées, ils écopent de 12 mois d’emprisonnement ferme assortis de 6 mois de prison avec sursis, et d’une amende de 1.500.000 FCFA. Le tribunal les condamne également à payer la somme de 5.000.000 FCFA à titre de dommages et intérêts à l’administration des Eaux et Forêts.
Tentative de commercialisation de pointes d’ivoire, délit de détention illégale de pointes d’ivoire. Tels sont les griefs contre Béranger Mouanga Mboutsou, Taty Pierre et Lary Mboutsou. Ces derniers ont été condamnés à 12 mois de prison ferme, dont 3 mois avec sursis, et une amende de 3.050.000 FCFA chacun.
Pour l’affaire Carle Obissa et Moutou Guillaume, poursuivis pour détention et tentative de commercialisation de pointes d’ivoire, le tribunal les a condamnés à 12 mois d’emprisonnement ferme, dont 6 mois avec sursis et une amende de 1.600.000 FCFA chacun. Ils sont sommés de payer un montant de 1.000.000 FCFA à titre de dommages et intérêts.
Conservation justice a rappelé que Éric Tcheukam, Murielle Nziengui Mouvondo et Magui Dindou avaient été interpellés à Libreville alors qu’ils s’apprêtaient à vendre deux pointes d’ivoire. Par contre, Jean Blaise Aboui Ndong, Célestin Nguéma Ngomo et Kizito Morten Abene Ndouna avaient été interpellés à Oyem en flagrant délit de commercialisation de quatre pointes d’ivoire, trois peaux et cinq dents de panthère et une queue d’éléphant. Pour terminer, Aimé Mondjo lui, avait été arrêté à Koula-Moutou en possession de deux pointes d’ivoire sciées en six morceaux qu’il était sur le point de vendre et Carle Obissa et Guillaume Moutou avaient été interpellés en flagrant délit de possession et tentative de vente de deux pointes d’ivoire à Franceville.
Précisons que le Code pénal en République gabonaise prévoit jusqu’à dix ans de prison, en son article 388, pour les infractions liées au trafic d’ivoire.
Pour les défenseurs de l’environnement, les peines infligées pourraient paraître peu dissuasives en comparaison des sanctions maximales prévues dans la législation.
D’un autre côté, le taux de condamnation à des peines de prison ferme est élevé : 80 à 90% des présumés trafiquants d’ivoire sont condamnés à des peines de prison ferme.
Selon l’organisme international, le Gabon mise sur la protection de sa biodiversité, notamment pour lutter contre le changement climatique qui sera un des enjeux de la prochaine conférence des parties sur la biodiversité (COP15). Le Gabon plaide en effet pour des « crédits Biodiversité » sur le modèle des «crédits Carbone», titre « Sciences et Avenir », un média spécialisé auquel une interview a été accordée à ce sujet par le Pr Lee White, ministre des Eaux, des Forêts, de la Mer, de l’Environnement, chargé du Plan Climat, des Objectifs du Développement Durable et du Plan d’Affectation des Terres.
Chancelle BIKET ONANGA
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