CNSS : les syndicats menacent de fermer les agences dès ce mardi 7 juin

Les bureaux exécutifs du Syndicat des professionnels de sécurité sociale (SYPROSS) et du Syndicat national des retraités (SYNARET), ainsi que l’Union des anciens travailleurs retraités de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) se sont réunis ce jeudi 02 juin 2022 à la COSYGA. Ils ont annoncé la fermeture de toutes les agences CNSS mardi prochain, s’il n’y a aucune garantie de paiement dès salaires le 5 juin 2022.

Au cours d’un point de presse tenu ce jeudi 2 juin 2022 au siège de la Confédération syndicale gabonaise (COSYGA), les bureaux éxécutifs du Syndicat des professionnels de sécurité sociale (SYPROSS) et du Syndicat national des retraités (SYNARET), ainsi que l’Union des anciens travailleurs retraités (UATR) de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), ont uni leur voix pour dénoncer les dérives de cette entité et le comportement de ses dirigeants quant à la situation de crise qui y règne actuellement, et le non-respect des instructions du chef de l’État Ali Bongo Ondimba, sur la mise en place d’un certain nombre de mesures, notamment le paiement des pensions et salaires pour le mois de mai.

« Le directeur général de la CNSS nous avait fait l’économie de cette rencontre avec le chef de l’Etat. Face à cela, nous avons levé le mouvement de grève qui devait se tenir lundi dernier, parce que nous respectons la parole du président de la République. Malheureusement, nous constatons que rien n’est fait. Ce matin, nous sommes confrontés à une question de vie. L’ensemble des travailleurs ne sont toujours pas payés. Beaucoup ont été chassés des maisons, certains ont vu leurs enfants ne pas passer les examens de fin d’année du fait qu’ils n’ont pas payé la scolarité« , a expliqué le président du SYPROSS, Richard Ndi Bekoung. Avant de préciser que toute la responsabilité de ce blocage incombe au ministre de tutelle avec l’ensemble de ses collaborateurs (directeur de la comptabilité publique et le directeur de la CNSS).

Le président de l’UATR a dit soutenir cette action « du fait que tout ce que le directeur général actuel de la CNSS préconise faire, il a toujours associé les retraités que nous sommes« . Notamment au niveau des réformes qu’il est en train d’entreprendre.

Édouard Nguéma, président du SYNARET, a quant à lui déploré le système de corruption « qui a tué la boîte et qui est le mal du pays (…) Qu’est-ce qu’on peut reprocher au directeur général actuel, qui a été formé dans les meilleures écoles de sécurité sociale ? La CNSS que vous voyez là est truffée de mafias. Il y a des dossiers qui n’ont pas de contenu, avec des papiers arrachés Il y a des gens qui ont des pensions et qui n’ont jamais travaillé. Maintenant que le directeur général veut s’attaquer à tout ça, ils craignent d’être mis à nu. Les autres ont camouflé tout cela. Le pays est tellement corrompu que les gens se tiennent à tous les niveaux« , a-t-il dénoncé.
Non sans s’interroger sur le devenir « des 25 milliards qu’on est allé déposer en Chine pour le matériel des deux tours ? Les ministres font quoi ? Pourquoi ceux qui détournent ne vont pas en prison ?« .

Toutefois, il a réitéré que la CNSS n’a pas de problème. Pour lui, en 6 mois, on peut redresser la situation : « le président de la République donne des instructions, plusieurs jours après, rien n’est exécuté. Nous, on veut nos pensions le 5 juin. On vit de ça« , a-t-il conclu.

Face à tout ce qui précède, l’ensemble des syndicats a annoncé la fermeture de toutes les agences de la CNSS mardi prochain, tant que la situation n’est pas définitivement réglée, tant que le ministre de tutelle ne donne pas de garanties d’ici demain.

Chancelle BIKET ONANGA