Le Club des agripreneurs du Gabon a organisé le 26 avril derniers par visioconférence, un échange sur le financement de l’agriculteur gabonais. Un moment qui s’est achevé par des propositions de solutions pour éclore ce secteur qui enregistrerait actuellement 111 000 acteurs.
Ingénieur agronome option végétale, Cédric Pambo Mapicka et ses partenaires ont édifié mardi dernier les potentiels agripreneurs locaux sur les sources de financement d’une activité agricole au Gabon, via le thème : «Comment financer l’agriculteur gabonais ? ». Pour les experts, cette question est un véritable frein à l’évolution de l’agriculture, car beaucoup restent en attente de dons de l’Etat.
Sur cette question, les coachs agricoles ont d’entrée de jeu souligné qu' »il ne faut pas mettre le don de l’Etat au centre du financement de votre activité, car cela aura un impact sur la gestion de celle-ci. Aussi, « avant d’entreprendre, il faut être entrepreneur. Et, au début de votre activité, on ne va jamais vous financer, car il n’existe pour l’instant que des financements d’accompagnement« , à en croire les experts
Ces derniers ont néanmoins rappelé qu’il y deux sources de financement fiables, notamment le financement interne ou autofinancement qui se fait à travers l’épargne ou les cotisations des membres pour les coopératives, et le financement externe, dont le plus connu est le crédit bancaire. Mais celui-ci tient compte de beaucoup de critères que les agripreneurs ne réunissent pas toujours.
Les freins au financement agricole, selon une étude de la France, un des fournisseurs majeurs du Gabon dans l’agro-alimentaire (92 milliards de FCFA en 2015), résident entre autres dans le manque d’infrastructures de transformation et de commercialisation ; dans le coût de la main d’œuvre qui manque de grille salariale, dans le manque d’intérêt des jeunes pour la profession et dans le problème d’acquisition foncière.
« Grâce au titre foncier, notamment le traditionnel, les familles peuvent solliciter un crédit foncier. C’est une technique qui aide beaucoup d’agriculteurs Camerounais. Il faut que les Gabonais deviennent propriétaires de leurs terres ancestrales« , a préconisé le coach agricole Cedric Pambo.
Pour multiplier la production agricole au Gabon et ainsi réduire les importations qui atteignent les 800 milliards de francs CFA en 2020, les experts ont suggéré, en plus de la sécurisation du titre foncier traditionnel qui favorise l’octroi d’un crédit foncier, la mécanisation et le recours aux semences performantes, adaptées et résistantes aux maladies, la mise en place d’une grille salariale afin de protéger les acteurs agricoles, l’autonomisation de la Chambre de l’agriculture existante, une synergie entre les écoles de formation ainsi que la mise en place d’une politique délibérément volontariste.
Il est à noter que le gouvernement a déjà pris des mesures afin de soutenir l’agripreneur dans son activité. Au titre desdites mesures, l’exonération des taxes pour l’importation du matériel agricole pour les coopératives ; la mise en place des Zones agricoles à forte productivité (ZAP) et l’obligation pour les supermarchés installés au Gabon de proposer les produits des agripreneurs gabonais.
Florine Angue
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