Il est risqué depuis le début de la saison des pluies d’emprunter l’axe Ovan-Makokou, dans la province de l’Ogooué-Ivindo (Nord-est), où un bourbier s’est formé entre les villages Afoumadzo et Bisso. Le trafic y est interrompu et les passagers sont obligés de changer de voitures à ce niveau et dans les deux sens.
Les routes de l’Ogooué-Ivindo, à l’instar de celles d’une partie importante du pays, sont, à divers degrés, pas facilement praticables en saison des pluies. Depuis le retour de la saison des pluies, le tronçon Ovan-Makokou est redevenu un enfer car les voyageurs y passent parfois la nuit au bourbier formé entre les villages Afoumadzo et Bisso non loin d’Ovan, le chef-lieu du département de la Mvoung.
«Le transport a de sérieux problèmes. Maintenant, je suis en train de faire une transaction qui n’a jamais existé. Depuis Makokou, je mets les gens dans les voitures et on les dépose à Afoumadzo. Leurs bagages sont transportés de l’autre côté du bourbier. Il en est de même de ceux qui reviennent de Libreville et cela dure depuis plus d’une semaine», a déclaré à l’AGP, le chef de l’agence Ivindo Transport, Samuel Mafouka.
«Nous voulons que l’autorité fasse quelque chose car cela devient pénible maintenant», a-t-il ajouté. Aucune mesure palliative n’a pu être envisagée par les responsables de la subdivision des travaux publics de Makokou, a-t-on appris de source proche.
L’axe Ovan-Makokou, long de 94 km, le pire tronçon de la province, a connu l’interruption des travaux il y a près de sept ans. Aucune explication n’a été donnée sur l’arrêt brusque du chantier. Les travaux qui étaient exécutés par des sociétés chinoises n’ont pu aller à leur terme du fait que la partie Gabonaise n’a pu tenir ses engagements, apprend-on.
L’annonce de la reprise de ce chantier, faite par le ministre de l’Equipement et des Infrastructures, Léon Armel Bounda Balondzi en octobre 2020, avait suscité de sentiments mitigés au sein des populations. De nombreux ogivins n’y croyaient pas parce que cette annonce faite par un simple membre du gouvernement ne saurait prospérer. Car quatre ans auparavant, le défunt Emmanuel Issoze Ngondet, alors Premier ministre, qui faisait de ce projet l’un des axes prioritaires pour ses cent premiers jours à la primature, ne l’a jamais vu voir le jour. D’où le scepticisme de nombreux ogivins.
De même, lors d’une mission d’inspection des travaux exécutés sur le réseau routier ogivin, en septembre 2021, le ministre Bounda Balondzi avait rassuré les populations sur la reprise des travaux. Il avait indiqué que cet axe, en arrêt depuis plus de six ans, a été repris dans le cadre du Plan d’accélération de la transformation (PAT) et fait partie des projets prioritaires à reprendre.
«Aujourd’hui, nous avons signé avec une entreprise, un accord de reprise. Nous sommes en train de tout mettre en œuvre pour que ce chantier important pour le chef de l’État puisse reprendre et cette fois-ci, aller à terme», avait-il dit. Huit mois après, aucune pelleteuse n’a été envoyée sur les lieux.
Pour l’heure c’est le calvaire des usagers qui empruntent cette route d’incertitudes.
Nicaise MAHOMBO MBELATA/AGP
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