La place de la Nation à Ouagadougou a été prise d’assaut le mardi 25 janvier écoulé par les partisans de la nouvelle junte au pouvoir, pour observer le mouvement dénommé «Sauvons le Burkina» pour célébrer le coup d’État perpétré lundi par le nouvel homme fort du pays, le colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
A l’appel de plusieurs organisations de la société civile, des centaines de personnes se sont réunies mardi à la place de la nation de Ouagadougou dans la matinée pour apporter leur soutien aux militaires qui ont pris le pouvoir après avoir renversé la veille le président Roch Marc Christian Kaboré.
S’exprimant à l’occasion de ce rassemblement, Abdoul Karim Baguayan dit Lota, un des instigateurs du rassemblement, a indiqué que ce mouvement a pour seul but de soutenir les militaires pour la prise de pouvoir dans laquelle, tous les Burkinabè se retrouvent.
«Les militaires ont dit haut ce que disait tout bas l’ensemble des Burkinabè. C’est maintenant que nous nous rendons compte que l’armée burkinabè est républicaine et patriotique. Nous sommes d’accord avec les militaires parce que l’initiative est générale».
« Lota » reste convaincu que ce coup de force va apporter un peu d’apaisement et permettre de tracer de nouveaux sillons pour le devenir de la nation. Il invite la junte au pouvoir à travailler à l’unité des Burkinabè et à la réconciliation, même avec Roch Marc Christian Kaboré
Pour sa part, la coordinatrice de cette manifestation, Anaïs Drabo, se refuse de parler de coup d’État.
«On a tout braqué, on nous a suivis. Vous voulez qu’on fasse comment? On va lutter pour nos enfants», affirme-t-elle. Ajoutant que «ce qu’on ne nous dit pas, c’est quand les terroristes viennent, on décapite et on démembre les gens. Ça, la population ne le sait pas. Oui, je vous le dis, je suis dans la joie parce que je ne pense pas que ce qui s’est passé est un coup d’État. Je parle d’une libération».
Le mouvement a réaffirmé qu’il n’hésitera pas à retourner dans les rues «S’il y a des manquements, nous allons attirer leur attention. Si ces manquements perdurent, nous serons encore dans les rues», a expliqué son porte-parole, Valentin Yamkoudougou.
L’ambiance de fête a duré toute la journée, avant que la population ne rentre dans le calme, tandis que la junte annonçait la réouverture des frontières aériennes.
Les véhicules humanitaires, les véhicules et camions transportant des denrées de première nécessité, ceux transportant les produits et équipements destinés aux forces armées ne sont pas concernés par la fermeture des frontières terrestres, a précisé le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration qui régente depuis lundi 24 janvier le pouvoir au Burkina Faso.
DT/AGP
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