Au Mali, l’émotion est vive suite au décès d’Ibrahim Boubacar Keïta. Surnommé IBK, l’ancien chef de l’Etat est mort dimanche, à l’âge de 76 ans, à Bamako. Le gouvernement malien, son parti politique, acteurs de la société civile, les populations ont réagi. Si certains ont salué le grand patriote qu’il a été, d’autres ont éprouvé de la compassion, avec, a chaque fois, des tandis que certains autres ont présenté leurs condoléances à la famille éprouvée.
Dans un communiqué, le gouvernement a adressé ses condoléances à la famille de l’illustre disparu et a indiqué que des obsèques nationales seraient organisées pour lui rendre un dernier hommage.
Dans une grande tristesse, les habitants de la capitale malienne interviewés par D.W.com ont exprimé leur désarroi : « c’est vraiment un grand choc », estime Ousmane. « IBK a consenti d’énormes sacrifices pour le Mali. Il a fait de son mieux. Il a fait ce qu’il pouvait faire durant son mandat. Cependant, le destin d’un homme restera toujours incomplet. On prie le bon Dieu pour le repos éternel de son âme », a ajouté ce résident de Bamako
Pour Zana, « c’est une surprise. Même si la mort ne devrait pas être une surprise, compte-tenu de la situation qu’on traverse actuellement, ce n’est pas la nouvelle à laquelle on s’attendait, même si nous savons que ça peut arriver à tout moment. On le voyait même plus, vu que depuis le coup d’état, on ne parle plus de lui pratiquement. Il était dans le silence. Donc subitement, on apprend qu’il est décédé. Ça fait quand même trop pour le Mali avec tout ce qui se passe ».
Enfin, Saïd s’est dit abattu « parce que c’est un homme très important du pays. Il a œuvré pour le développement du Mali. Il a occupé tous les postes politiques. Ministre, Premier ministre, président de l’Assemblée nationale. Il est devenu ensuite chef de l’Etat. C’est quelqu’un qui a beaucoup fait pour le Mali, certes le Mali a aussi beaucoup fait pour lui. Lorsqu’il disparaît de cette façon, ce n’est pas la joie. »
A Sebenikoro, dans la résidence privée de l’ancien président de la République à Bamako, c’est comme si le temps s’était arrêté dimanche, tant le choc est grand chez ses proches. Mahamadou Diarassouba, secrétaire à l’organisation du Rassemblement Pour le Mali (RPM), le parti fondé par IBK au début des année 2000, a réussi à trouver les mots pour exprimer la tristesse qui les anime.
« C’est un grand patriote. Le Mali perd un grand patriote, il faut se le dire. Les circonstances de la vie font qu’aujourd’hui, nous sommes à un niveau où peut-être dans notre parcours, dans la gestion de l’Etat, nous avons trébuché. Mais dire qu’il n’aime pas le Mali ou qu’il a posé des actes contre le Mali, cela n’est pas fondé. Il ne l’a pas fait. »
Mohamed Assaley Ag Ibrahim, membre du M5-RFP, le mouvement contestataire à l’origine de la chute d’IBK, estimé lui aussi que la mort de l’ancien président est une page noire dans l’histoire du Mali : « le sentiment qui m’anime est un sentiment de compassion. On ne peut jamais se réjouir de la mort d’un homme, fût-il le pire des hommes. C’est ce sentiment de compassion à l’égard de sa famille biologique, mais également à l’égard de sa famille politique qui nous anime aujourd’hui. Nous prions pour lui. Nous prions pour que Dieu l’accueille dans son paradis. »
Très discret depuis le renversement de son régime le 18 août 2020, après un soulèvement populaire, IBK faisait régulièrement la navette entre Abu Dhabi, aux Émirats Arabes Unis, et Bamako, dans le cadre de ses contrôles médicaux.
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