Le scandale sexuel, dénommé « sexe contre bonnes notes » récemment révélé au Maroc par les médias impliquerait des professeurs de plusieurs universités du royaume. L’affaire fait actuellement couler ancre et salive.
Plusieurs affaires de harcèlement sexuel impliquant des enseignants ont été récemment révélées dans la presse marocaine et sur les réseaux sociaux. En effet, des professeurs seraient poursuivis en justice suite à l’éclatement du scandale qui ternit l’image de certains établissements universitaires du royaume.
Le 28 décembre, à Oujda (nord-est), des dizaines d’étudiants ont manifesté pour protester contre le harcèlement sexuel qu’aurait infligé un enseignant à plusieurs élèves de l’Ecole nationale de commerce et de gestion (ENCG) de l’université Mohammed-Ier. Des captures d’écran de conversations obscènes, contre la validation du semestre avaient été publiées la veille sur les réseaux sociaux. Un échange avec une autre étudiante a également circulé, ainsi qu’une lettre anonyme d’une jeune femme affirmant avoir été contrainte de quitter l’école à force de subir les pressions du professeur.
Malgré le fait qu’aucune plainte n’ait encore été déposée, le ministère de l’Enseignement supérieur a dépêché une commission d’enquête à la suite de laquelle l’enseignant concerné a été suspendu, de même que deux responsables de cette école. Le directeur de cet établissement a quant à lui été poussé à la démission.
Le 30 décembre dernier, un autre scandale avait éclaté dans le milieu universitaire, cette fois à Tanger (nord). Ce jour-là, la presse révélait que douze étudiants de l’Ecole supérieure Roi-Fahd de traduction (ESRFT) de l’université Abdelmalek-Essaadi avaient porté plainte contre un professeur. Ce dernier aurait fait visionner à une étudiante une vidéo pornographique. L’enseignant a été suspendu et l’université a lancé un dispositif anti-harcèlement.
Une affaire similaire de chantage sexuel avait déjà secoué le pays en septembre 2021. Une procédure judiciaire est en cours à l’encontre de cinq professeurs de l’université Hassan-Ier de Settat, près de Casablanca, après la diffusion sur les réseaux sociaux de messages à caractère sexuel échangés entre un enseignant et ses étudiantes. Quatre professeurs seront poursuivis pour «incitation à la débauche», «discrimination fondée sur le genre», «violence contre des femmes». Le cinquième pour «attentat à la pudeur avec violence», un chef d’accusation plus grave.
Depuis ces révélations, plusieurs universités du pays ont mis en place des cellules de veille. Au niveau national, « un code éthique et déontologique est en train d’être élaboré avec les acteurs de la société civile, dont l’objectif est d’éradiquer toute forme de violence en milieu universitaire« , indique-t-on au ministère de l’Enseignement supérieur. Selon un rapport de 2019 du Haut-commissariat au plan, 22 % des élèves ont subi des violences dans un lieu d’enseignement. Dans un tiers des cas, il s’agissait de harcèlement sexuel.
DT
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