Dans un point de presse tenu ce 5 janvier 2022, les magistrats du Gabon ont déposé un préavis de grève de 15 jours sur la table de leur ministère de tutelle. La revendication porte essentiellement sur la dotation en moyen roulant du ministère de la justice.
Les justiciables gabonais ne savent plus à quel saint se vouer depuis quelques jours, avec des procès reportés, et des magistrats aux abonnés absents dans les tribunaux. C’est que ces deniers ont décidé, d’une voix commune, de rentrer en grève. Une manière pour eux de protester contre l’absence de moyens roulants à leur disposition.
« Le pouvoir exécutif ne voudra jamais de notre bien s’il n’est pas contraint de le faire. Il ne souhaite le bien de personne, encore moins de la population. Les membres du gouvernement ne sont là que pour défendre leur intérêt. L’amélioration des conditions de vie de la population ne fait pas partie de leur programme. Voler, détourner, s’enrichir, tels sont les leitmotiv de nos dirigeants« , s’est indigné ce jour le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag), lors d’une assemblée générale.
Au cours de ces moments, les syndicalistes se sont interrogés sur les missions réelles de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite, au regard des faits décriés qui ne suscitent aucune réaction de cette entité. « Pendant ce temps, c’est la population qui subit la coercition des mesures de lutte contre le Covid-19, et l’acharnement du gouvernement à précariser la population par l’augmentation des frais des tests PCR. Qu’est-ce que le peuple gabonais a fait pour mériter un tel gouvernement ?« , ont poursuivi les magistrats.
Le ton est lancé, il revient désormais au gouvernement, au ministère de la Justice en particulier, de trouver une voie de sortie à cette crise qui risque de pénaliser les activités du secteur dans les prochains jours.
Therre Yasmina MAKITA
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