Condamné en 2016 à la prison à perpétuité pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, l’ancien président tchadien s’est éteint à Dakar des suites de Covid-19 à l’âge de 79 ans. Le président de la transition tchadienne Mahamat Idriss Déby a présenté ses condoléances.
L’ancien chef de l’État tchadien Hissène Habré est décédé tôt ce mardi 24 août à l’hôpital principal de Dakar. L’annonce a été donnée par l’administration pénitentiaire sénégalaise. Hissène Habré avait contracté le coronavirus dans la prison du Cap Manuel, où il était incarcéré. Il avait été pris en charge dans différents établissements de santé de la capitale sénégalaise, dont l’hôpital Fann, selon une source proche de la présidence.
A la suite de cette annonce, le nouveau président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno, a réagi en adressant ses «sincères condoléances à sa famille et au peuple tchadien ». Se disant attristé par la nouvelle et regrettant qu’Habré n’ait pas été vacciné contre le coronavirus.
En exil depuis sa chute en fin 1990, Hissène Habré avait été jugé pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité et condamné à la prison à perpétuité par les Chambres extraordinaires africaines (CAE), en 2016. Une sentence confirmée en appel l’année suivante où il avait commencé à purger sa peine à la prison de Cap Manuel.
En avril 2020, il avait bénéficié d’une autorisation de sortie provisoire de deux mois dans le contexte de la pandémie de coronavirus. Il avait alors rejoint son domicile dakarois et était en résidence surveillée.
Une nouvelle demande avait été déposée par son entourage en avril dernier. Cette fois-ci, l’administration pénitentiaire avait refusé de lui accorder une remise en liberté provisoire au prétexte que les risques médicaux encourus ne le justifiaient pas.
Après que son épouse Fatime Raymonde Habré ait confirmé par communiqué la veille de son décès que son époux avait été contaminé par le Covid-19, le Président Macky Sall a mobilisé les moyens humains pour des soins au profit du patient. Ainsi, le président Habré a été admis dans un hôpital public sénégalais qui dispose d’un plateau technique de qualité à même de traiter un cas aussi sérieux, rapporte Jeune Afrique.
Selon Radio France Internationale (RFI), qui cite le ministre sénégalais de la justice et l’épouse d’Hissène Habré, ce dernier aurait été contaminé lors d’un séjour dans une clinique privée avant d’être pris en charge dans un hôpital public.
Pour mémoire, au pouvoir de 1982 à 1990, Hissène Habré avait été renversé par Idriss Déby Itno, lui-même décédé en avril dernier. Une commission d’enquête tchadienne a chiffré à 40 000 le nombre des victimes de la répression sous son régime. Réfugié au Sénégal, il y avait été arrêté en 2013 et inculpé par un tribunal spécial instauré en coopération avec l’Union africaine (UA).
Sources : RFI, Jeune Afrique
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