L’ancien député malien Karim Keïta, par ailleurs fils aîné de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita renversé en 2020 par un coup d’Etat, fait l’objet depuis lundi, d’un mandat d’arrêt international dans le cadre d’une enquête sur la disparition d’un journaliste en 2016.
C’est le doyen des juges d’instruction de la Commune VI de Bamako qui a saisi Interpol (l’organisation internationale de la police criminelle) pour arrêter et transférer à Bamako, Karim Keïta. L’enquête qui le vise concerne la disparition d’un journaliste d’investigation âgé d’une cinquantaine d’années, Birama Touré qui travaillait pour l’hebdomadaire de Bamako Le Sphinx. Il n’a plus été vu depuis le 29 janvier 2016, selon sa famille et le directeur de la publication, Adama Dramé. Ces derniers disent craindre qu’il ait été enlevé, torturé et tué après plusieurs mois de détention.
Le directeur du Sphinx avait affirmé en 2018 que son ex-reporter avait auparavant approché Karim Keïta à propos d’un dossier qu’il présentait comme compromettant pour le fils du président.
Estimant avoir été diffamé par le Sphinx, Karim Keïta, qui a toujours fermement démenti toute implication dans la disparition du reporter, avait porté plainte en 2019 pour diffamation contre le directeur de la revue et contre un journaliste d’une radio privée de Bamako qui lui avait ouvert son antenne.
Cette plainte en diffamation avait toutefois été jugée irrecevable pour des questions de forme par la justice malienne. Le directeur du Sphinx, craignant pour sa sécurité, a pour sa part trouvé refuge en France.
Considéré par de nombreux Maliens comme personnifiant la corruption du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta, Karim Keïta était devenu discret lors du coup d’Etat du colonel Assimi Goïta le 18 août 2020. Il était réapparu quelques jours plus tard en Côte d’Ivoire, où il y vit depuis lors.
Elu député en 2013, l’année de l’arrivée au pouvoir de son père, et réélu en 2020, Karim Keïta avait démissionné de la présidence de la commission de la Défense de l’Assemblée nationale quelques semaines plus tôt pendant la contestation contre son père.
VEM (Sources : Africanews, RFI)
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