Oulémas africains à Dakar : Un siège et des trophées

Deux événements ont marqué samedi et dimanche l’ancrage au Sénégal de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains, l’inauguration du siège de la section locale et la remise de prix de mémorisation et psalmodie du Coran, dans un contexte africain frappé par le djihadisme.

Dimanche à Dakar, les activités de la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains ont pris fin avec la remise des prix aux lauréats de la deuxième édition du concours international de mémorisation et psalmodie du Coran.

L’événement de l’esplanade de la Grande Mosquée de la capitale sénégalaise a vu la présence de l’ambassadeur du Maroc à Dakar, Taleb Berrada, des membres de la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains, venus des 34 sections du continent, dont celle du Gabon. Dans son esprit d’ouverture et de tolérance, la Fondation a eu parmi ses invités des dignitaires et représentants des grandes familles religieuses du Sénégal.

Particularité de l’édition 2021, le concours international de récitation, mémorisation et psalmodie du Coran a eu lieu à distance, du 1er au 3 mai dernier, Covid-19 oblige.

Sur près de 90 candidats issus des 34 pays du continents, dont 13 filles la Fondation a primé 9 lauréats. Dans la catégorie de la mémorisation de l’intégralité du Saint Coran, avec récitation selon la lecture Warch an Nafiâ, le 1er prix est revenu à la nigériane Khadijah Yakub Yunus, suivie de Diop Cheikh, du Sénégal, et de Abakar Tahamit, du Cameroun.

Dans la catégorie de la mémorisation de l’intégralité du Saint Coran avec la récitation selon la lecture choisie par le candidat, le 1er prix est remporté par le Sénégalais Mouhamadou Mahi, aux côtés du Gambien Jobe Modou (2ème) et du Tchadien Mahamat Tahir Kossei (3ème).

Quant au concours de la catégorie de la psalmodie (Tajwid) avec mémorisation d’au moins cinq Hizbs du Saint Coran, il a été remporté par le Tanzanien Kesi Huseni Mwamtoa (1er prix), le Malien Massire Sacko (2ème prix) et le Sénégalais Toure Mame Abdou Aziz.

Le secrétaire général de la Fondation Mohammed VI des Oulémas Africains, Mohammed Rifki, a souligné l’importance des écoles coraniques qui ont joué, à travers les siècles, un rôle primordial dans la préservation de l’identité islamique en Afrique et qui continuent, a-t-il dit, à perpétuer cette tradition d’apprentissage et de mémorisation du Saint Coran.

M. Rifki a rappelé, à cette occasion, les objectifs et actions de la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains.

«Les objectifs sont très nobles, dans l’esprit de préservation du sacré, dans un esprit d’ouverture et de paix», a-t-il déclaré, faisant allusion à l’animation de l’action intellectuelle, scientifique et culturelle, la consolidation les relations historiques qui lient le Maroc aux autres Etats africains et de veiller à leur développement.

Une vue des oulémas réunis à Dakar.

La Fondation Mohammed VI des Oulémas Africains, créée en 2015, compte parmi ses œuvres de nombreuses rencontres des intellectuels musulmans, au Maroc, notamment à Fès où elle a organisé la première édition de ce concours.

La deuxième session de ce concours prévue en mars 2020 à Libreville avait été annulée in extremis au lendemain de la décision du gouvernement de fermer les frontières, suite à la crise sanitaire mondiale occasionnée par la Covid-19.

Placée sous la présidence effective de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, la Fondation a pour objectifs, entre autres, d’unifier et coordonner les efforts des ouléma musulmans, au Maroc et dans les autres Etats africains, en vue de faire connaître et diffuser les valeurs de l’islam tolérant, consolider les relations historiques liant le Maroc aux autres Etats africains, et prendre toute initiative à même d’intégrer les valeurs religieuses de tolérance dans toute réforme à laquelle est subordonnée toute action de développement en Afrique.

La veille de cette clôture a été inauguré le siège de la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains à Dakar, marquant l’ancrage de cette institution dont l’un des principaux objectifs est de prendre le contre-pied des djihadistes avec la diffusion d’un islam tolérant.

Louis-Philippe MBADINGA