La Cour Pénale Internationale (CPI) change de dirigeant dès ce mercredi 16 juin. Il s’agit de Karim Khan, spécialiste reconnu de justice internationale. Ce britannique de 51 ans succèdera à Fatou Bensouda dont le mandat est arrivé à son terme et deviendra ainsi le troisième procureur de la CPI durant les neuf années à venir.
Le troisième procureur de la Cour pénale internationale (CPI) prend ses fonctions ce mercredi 16 juin et pour neuf ans. Il s’agit de Karim Khan, un spécialiste reconnu de la justice internationale. Il avait été élu procureur le 12 février dernier par 72 États sur les 123 pays membres de la CPI et avait su engranger l’intégralité des votes des 33 pays africains signataires du traité de Rome lors d’un vote à bulletin secret. Faute d’avoir atteint un consensus contrairement à ses deux prédécesseurs l’Argentin Luis Moreno Ocampo et la Gambienne Fatou Bensouda, les États membres ont dû passer par un vote. Une première dans l’histoire de cette institution de droit international.
D’origine pakistanaise, Karim Khan connaît bien la Cour de La Haye. Il y a notamment plaidé pour la défense de l’ancien vice-président kényan William Ruto, de l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba et du fils du Libyen Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam. Il a également été le conseil des chefs rebelles soudanais Abdallah Banda, Saleh Mohammed Jerbo Jamus et Bahar Idriss Abu Garda, soupçonnés d’avoir commis des crimes de guerre au Darfour. Ce Britannique de 51 ans a également travaillé au bureau du procureur de l’ex-tribunal pour la Yougoslavie et le Rwanda, mais il a aussi été l’avocat de l’ancien président libérien Charles Taylor devant le tribunal spécial pour la Sierra Leone et devant la CPI.
Selon Radio France International (RFI), «Karim Khan va devoir faire oublier les revers de Fatou Bensouda. Incapable de faire arrêter l’ancien chef d’État soudanais Omar el-Béchir, la procureure gambienne a terminé son mandat sur un échec cuisant : le blanchiment définitif de l’ancien président Laurent Gbagbo, en mars dernier, après dix années de procédure. Toute l’organisation du bureau du procureur – 300 personnes – est à revoir, selon un rapport d’audit publié à la fin de l’année dernière.»
Karim Khan devra également repenser le système de collecte des preuves. Face à un budget insuffisant et au manque de coopération de certains États, il pourrait mettre à profit les techniques innovantes qu’il a testées pour enquêter sur le groupe État islamique en Irak ainsi que la poursuite de l’ouverture de la CPI sur le reste du monde comme l’a initié son prédécesseur Fatou Bensouda, qui avait su ouvrir des enquêtes ailleurs que sur le continent et lancer de nombreuses poursuites sur des crimes basés sur le genre.
Depuis 2011, Karim Khan est conseiller d’Élisabeth II, la reine d’Angleterre. Un titre honorifique qui distingue les avocats d’excellence en Grande-Bretagne. Depuis 2018, il est à la tête d’une équipe de l’ONU qui enquête sur les crimes de l’État islamique en Irak. Un poste qu’il occupera jusqu’à sa prise de fonction à la CPI ce 16 juin.
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