La première session criminelle de la Cour d’Appel judiciaire de Franceville, chef-lieu de la province du Haut-Ogooué (Sud-est), s’est ouverte le lundi 22 mars écoulé avec une condamnation de 21 ans de prison pour meurtre.
Ouverte en présence du 1er adjoint au maire de la commune de Franceville, Norbert Mouyabi, la première session criminelle de la Cour d’Appel de l’année judiciaire 2020-2021 a été marquée par la condamnation de Yelesse Murphy Eld à 21 ans de prison pour le meurtre de Mbah Biyamba Holsen Steven.
Un signal fort donné pour cette session criminelle qui se tiendra du 22 mars au 16 avril 2021 et tablera sur 45 dossiers divers.
Pour Eddy Minang, procureur général près la Cour d’Appel judiciaire de Franceville, cette première session criminelle est marquée par deux particularités, premièrement, elle s’étalera sur un mois et deuxièmement, elle traitera un dossier par jour afin de respecter les mesures gouvernementales liées à la pandémie du Covid-19, notamment l’arrêt des audiences avant 18h 00, heure du couvre-feu.
«Nous allons gérer 31 dossiers normaux et 14 dossiers qui seront jugés par contumace, c’est-à-dire, juger des accusés en liberté et qui n’ont pas pu être retrouvés. Durant un mois, nous allons tabler sur des affaires telles que, des coups mortels, des viols sur mineures de moins de 15 ans, vol qualifié, de crime de sang, de braquages, des associations de malfaiteurs, importation de chanvre indien, et bien d’autres», a expliqué le procureur général.
Par ailleurs pour cette première affaire, les faits remontent au 18 juin 2018 à Moanda, le chef-lieu du département de la Lébombi-Léyou, où à la suite de la vente d’un téléphone portable entre Yelesse Murphy Eld, l’accusé, et Mbah Biyama Holsen Steven, la victime, ce dernier remettait une commission de 10 000 francs CFA mal repartie entre les deux occasionnant une dispute suivie d’une rixe.
Au cours de cette altercation Mbah Biyama Holsen Steven détruisait la chaînette de Yelesse Murphy Eld et lui causait des égratignures à la poitrine. Mécontent ce dernier s’est rendu au domicile de la victime, déterminé à lui rendre les blessures dont il prétendait avoir été victime. Y étant, il rencontrait la tante de ce dernier la nommée Engourou Pélagie, à qui il relatait les faits. Celle-ci tentait de le calmer en lui promettant de faire réparer la chaînette le lendemain, sans succès.
Emporté par la colère, il s’était rendu à son domicile, puis s’était emparé d’un couteau et s’était mis à la recherche de la victime. Il l’avait retrouvé dans un bar, puis une bagarre éclatait à nouveau entre les deux, au cours de laquelle Yelesse assonait à son ami deux coups de couteaux dont l’un à la jambe et l’autre sur le flanc gauche de l’abdomen avant de prendre la fuite. Conduit à l’hôpital, il rendait l’âme le lendemain.
Interrogé sur les faits aussi bien lors de l’enquête préliminaire que devant le juge d’instruction, il reconnaissait les faits lors des débats à l’audience, il maintenait ses déclarations.
Aussi, après examen des pièces, la Cour, statuant contradictoirement à la majorité des voix à matière criminel, a requalifié le crime de coup mortel en celui de meurtre, et déclaré Yelesse Murphy Eld, coupable de crime de meurtre, et l’a condamné à 21 ans de réclusion criminelle, et à payer la somme de trois millions de francs CFA au titre de dommage et intérêts.
Zita Sonia Okassa
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