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Côte d’Ivoire : Après les législatives, les enseignements

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Les élections législatives tenues en Côte d’Ivoire le 6 mars dernier ont vu la participation des principaux acteurs politiques dont le Front populaire ivoirien(FPI) de Laurent Gbagbo prendre part aux élections après 10 ans d’absence. Même si le parti au pouvoir conserve la majorité des sièges à l’assemblée nationale, il faut dire que l’opposition n’a pas perdu la face et le FPI a démontré qu’il était l’une des principales forces politiques du pays.

Les élections législatives du week-end écoulé en côte d’Ivoire sont révélatrices de nombreux enseignements qui caractérisent actuellement la vie politique ivoirienne.  Très ouvert, ce scrutin a réuni pour la première fois depuis une décennie les trois principaux partis du pays à savoir : le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP au pouvoir), le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Front populaire ivoirien (FPI), qui prenaient part au même scrutin dans un climat de paix, loin des évènements d’Octobre 2020 lors d’une présidentielle marquée par les violences qui avaient fait 87 morts et 500 blessés. 

Des résultats publiés ce mardi 9 mars par la commission électorale indépendante (CEI) donnent la victoire au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). En effet, sur les 254 sièges de députés en jeu répartis dans 204 circonscriptions, le RHDP d’Alassane Ouattara en remporte 137 et obtient donc la majorité absolue. Il n’atteint cependant pas son objectif d’une majorité des deux tiers. Surtout avec l’échec de huit ministres sur la trentaine qui étaient candidats, mais le parti du président Ouattara compte tisser des alliances avec les 26 députés indépendants pour atteindre son objectif.

Face à la majorité présidentielle, l’opposition n’a pas perdu la face. En effet, la coalition formée par le PDCI et Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), la plateforme de formations politiques pro-Laurent Gbagbo, a remporté plus de 80 sièges. A ceux-là s’ajoutent 10 autres sièges remportés par les autres partis de l’opposition. L’EDS a réussi à reprendre au RHDP la circonscription de la commune de Yopougon à Abidjan. Et c’est le fils aîné de Laurent Gbagbo, Michel, qui a été élu dans cette circonscription, considérée comme la plus grande du pays et ancien fief de l’ex-président.

Après dix ans de boycott des élections, les « GOR » (les « Gbagbo ou rien ») font leur grand retour sur la scène politique nationale. Quant au PDCI d’Henri Konan Bédié, il se maintient comme principal parti d’opposition même s’il essuie plusieurs défaites dans certains de ses fiefs.

Ce scrutin a également démontré la faible représentativité des femmes à l’Assemblée nationale. Sur 254 députés élus en Côte d’Ivoire, 32 sont des femmes. Au sein de l’hémicycle, elles représenteront 12,5% du total des élus. Un score bien en deçà des chiffres espérés après l’adoption en 2019 d’une loi ordonnant aux partis politiques de présenter au moins 30% de candidates pour les assemblées élues. Aucun parti politique ivoirien n’a respecté la loi sur le quota. 

Le taux de participation de ces élections législatives est le même que celui du scrutin de 2016. Il s’élève à 37,88 %, selon la Commission Electorale Indépendante (CEI). Un siège n’a pas été pourvu du fait de la mort d’une candidate suppléante, l’Assemblée comptant au total 255 députés. L’élection dans cette circonscription de Tortiya (nord) aura lieu dans un délai d’un mois, selon la CEI.

Valérie Ezeme Mbo (Sources : RFI, France 24)
 

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