Politique

Le gouvernement invité à écouter les cris des populations 

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Les partis politiques de la Majorité et de l’Opposition ont appelé, ce mardi au cours d’une déclaration commune au siège du Conseil national de la démocratie (CND) à Libreville, le gouvernement à considérer les préoccupations des populations exprimées en guise de contestation des mesures restrictives gouvernementales liées à la lutte contre la Covid-19. 

«Nous souhaitons que le gouvernement prenne en compte les préoccupations des populations», a déclaré le porte-parole, Clay Martial Obame Akué. 

Ces partis politiques suggèrent au gouvernement d’alléger considérablement les mesures de confinement, en particulier de lever le couvre-feu et l’interdiction de circuler librement à l’intérieur du territoire national, pour enfin ramener les choses à la normale et relancer l’économie, et de suspendre tous les vols en provenance de la France et de tous les pays, notamment occidentaux, identifiés comme foyers du Covid-19. 

Ils ont justifié leur appel au gouvernement par la dégradation des conditions de vie sociale et économique des Gabonais, laquelle dégradation est accentuée par la crise sanitaire liée au Covid-19. 

«Les moments d’incompréhension que traverse notre pays depuis 2016, entre gouvernants et gouvernés, la crise socio-économique, sanitaire et sécuritaire qui sévit au Gabon, ainsi que les violences et les souffrances qui en découlent, interpellent la classe politique gabonaise dans son ensemble, Majorité et Opposition, et justifient cette sortie de ce jour. La crise socio-économique, qui s’était déjà accentuée depuis la fin de la présidentielle de 2016, s’est davantage aggravée sous les pulsions du Covid-19 : la population s’est paupérisée encore plus, la pauvreté et les inégalités sociales ont augmenté, le chômage est devenu plus criard, les entreprises licencient et ferment boutiques, l’Etat ne paie plus sa dette intérieure. Bref ! La crise est partout et dans tous les secteurs de notre vie», a-t-il fait savoir.

Ajoutant que «Tout est devenu difficile pour le bas peuple et le gabonais moyen. Les dernières mesures de confinement prises par le gouvernement, pour lutter contre le Covid-19, sont venues accentuer cette situation déjà invivable par les gabonais. Si pour le gouvernement, ces mesures tendaient à maîtriser la pandémie, nous sommes au regret de constater qu’elles viennent plutôt achever la mort de notre économie, particulièrement la petite économie et l’économie informelle qui font vivre plus de la moitié de la population. Elles sont cruelles, inhumaines et antisociales. Elles ne tiennent pas compte de la souffrance déjà grande, de la population. Elles ne sont pas réalistes et sociales». 

Pour ces partis politiques, «la gestion du Covid-19 peut avoir des bons résultats comme dans beaucoup des pays d’Afrique subsaharienne, si elle associait à la décision, aux côtés de l’expertise technique, l’ensemble des forces vives de la Nation».

De même, tout en regrettant le décès de deux personnes à savoir Djinky Emane et Gildas Iloko lors du mouvement dit «des casseroles» organisé du 18 au 24 février dernier, la Majorité et l’Opposition appelle les Forces de sécurité et de défense à protéger les populations. 

«Nous regrettons avec force et énergie, les dérapages qui ont entrainé la mort de Djinky Emane et Gildas Iloko (…) Aux forces de défense et de sécurité : pour vous rappeler d’abord que vous avez juré de protéger le drapeau gabonais, c’est-à-dire, sa population. Ensuite que le peuple gabonais n’est pas votre ennemi. Les gabonais sont vos frères ! Comment alors agresser avec autant de violence un peuple qu’on a juré de protéger, parce qu’il a juste violé de mesures gouvernementales et est sorti dans la rue pour dire qu’il a faim et que sa marmite est vide ? Pourquoi répondez-vous par le crime à un acte contraventionnelle ?», s’est-il interrogé, avant de suggérer au Gouvernement que : «Que toute la lumière soit faite sur les décès de Djinky Emane et Gildas Iloko. Et que les condamnations judiciaires y relatives soient prononcées contre les auteurs de telles atrocités».

Stéphane NGUEMA
 

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