En compagnie des secrétaires cantonaux et notamment du 3ème maire adjoint, ils sont accusés, entre autres, de faux en écriture publique, instigation de faux en écriture publique, établissement de faux en écriture publique.
Cette affaire qui défraie présentement la chronique dans l'ensemble de la province trouve son origine dans un banal contrôle routier. En effet, le 7 février dernier, au cours d'un contrôle d'identité à Bibass, à une quarantaine de kilomètres d'Oyem, la capitale provinciale du Woleu-Ntem (nord), que les gendarmes interpellent, à la suite de la présentation d'un acte de naissance, suspect, sieur Ella Ngong Jason Parker de nationalité camerounaise.
En fait, l'intéressé présente dans un premier temps une carte professionnelle cachetée, mais non signée. Laquelle carte était établie au nom d’Ella Angoue, gabonais exerçant dans un établissement de micro-finance installé à Oyem.
Cette pièce d'identité rejetée, il sort alors l'acte de naissance frauduleux, tout de suite repéré par les gendarmes. Il est mis aux arrêts et conduit dans les locaux de la brigade de gendarmerie centre d'Oyem.
Soumis à un interrogatoire poussé, il finit par passer aux aveux et donne le nom du secrétaire cantonal, Lambert N.A. qui avoue avoir agit sur instruction du Sous-préfet d'Akam-Essatouk, Mvono Ebang, auteur et signataire, affirme-t-il, de l'acte de naissance querellé.
Interpellé puis gardé à vue pendant deux jours, le Sous-préfet sera remis en liberté en attendant les conclusions de l'enquête, qui ne lui seront, hélas, pas favorables. Car il sera interpellé quelques jours plus tard et pendant sont interrogatoire, il reconnaîtra les faits reprochés, soulignant cependant avoir établi l'acte de naissance frauduleux à la demande du 3ème maire adjoint de la commune d'Oyem, moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes.
Toute chose qui conduira à l'arrestation du Maire mis en cause et parallèlement à une perquisition à la sous-préfecture d'Akam-Essatouk. Cette perquisition permettra aux gendarmes de mettre la main sur de nombreux documents frauduleux, outre les actes de naissance. Ce qui, semble-t-il, conduira à une autre perquisition cette fois-ci à la préfecture d'Oyem.
C'est donc là qu'ils découvriront ce qui pourrait être qualifié de réseau, entretenu par les secrétaires cantonaux, quatre au total, impliqués dans l'établissement de faux actes de naissance soumis à la signature du sous-préfet Mvono Ebang.
Dans la foulée de l'enquête, un ancien agent municipal, chef du service état civil, André Morel N.A., sera retrouvé en possession d'une serviette contenant plusieurs actes de volets d'actes de naissance vierges, signés et cachetés. La perquisition à son domicile permettra de mettre la main sur toute une valise pleine de documents identiques, selon des sources proches de l'enquête.
A la fin, dix personnes au total ont été déférées à la prison d'Oyem concernant cette affaire, le 16 février dernier.
Ernest Mvie Mendame
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