Les forces pro-gouvernementales ont repris la ville frontalière de Beloko ouvrant ainsi l’axe de ravitaillement vital reliant la capitale centrafricaine Bangui au Cameroun. Un axe que les groupes armés bloquaient depuis le début de leur offensive en décembre 2020.
Après la reprise des villes de Boali, Bossembélé, Bouar, le gouvernement centrafricain a annoncé jeudi la reprise de la ville Beloko qui était jusqu'à présent aux mains des rebelles regroupés au sein de la coalition des patriotes pour le changement (la CPC). Cette ville frontalière avec le Cameroun est désormais sous le contrôle des Forces armées centrafricaines et leurs alliés russes et rwandais.
La reprise de Beloko va permettre la réouverture de cet axe vital pour le ravitaillement de la capitale centrafricaine, explique le ministre centrafricain de la Communication, Ange-Maxime Kazagui. «C’était l’objectif, après Boali, Bossembélé, Bouar, ouvrant ainsi cette nationale qui mène au Cameroun et qui fait la desserte de notre pays et l’exportation à partir de notre pays. Il va être aussi bien question à Beloko que dans les autres villes qui ont été reprises, de maintenir une présence forte qui puisse prévenir toute autre attaque et faire en sorte que la circulation puisse être fluide, avec des risques d’attaques minorés sur ce tronçon».
Quant à la reprise des convois, Ange-Maxime Kazagui explique que cela «va dépendre de plusieurs choses, y compris des ministres de la Défense, de la Sécurité et des Transports» mais qu’avant tout, «il va falloir s’assurer d’abord que la sécurité est à un niveau permettant une circulation à moindre risque et à partir de ce moment-là, entamer des discussions d’organisation avec les transporteurs». Difficile donc de se prononcer sur cette reprise pour le moment, assure le ministre : «Je ne peux pas vous dire si ce sera demain, après-demain ou dans trois jours».
La quasi-totalité des marchandises importées par la Centrafrique arrive par la route depuis le Cameroun. Selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires des Nations-Unies, plus de 1 600 camions sont actuellement bloqués à la frontière avec le Cameroun, dont 500 d'aide humanitaire.
Cette route principale menant au Cameroun est fermée depuis environ deux mois, la coalition armée concentrant ses efforts pour bloquer cet axe afin d'asphyxier Bangui. Mais la CPC a annoncé mercredi accepter de se retirer temporairement du corridor et de laisser passer l’aide humanitaire. Une annonce qui n’a pas manqué de susciter des réactions à Bangui.
Côté politique, le mouvement présidentiel ‘’cœurs unis’’ voit d’un œil critique cette annonce. «Je pense pour ma part que c’est une déclaration ahurissante vis-à-vis de la population», estime Evariste Ngamana, rapporteur général et porte-parole du MCU, interrogé par RFI à Bangui.
Côté société civile, on se réjouit bien sûr d’une possible ouverture du corridor tout en questionnant les intentions de la rébellion.
Valérie Ezeme Mbo (Source : RFI)
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