Reçus ce mardi par le Directeur d’académie provincial et le chef de Secteur de l’ordre d’enseignement confessionnel Alliance Chrétienne de la province du Haut-Ogooué, les parents d’élèves qui n’ont pas pu réinscrire leurs enfants dans les écoles primaires A et B de l’Alliance chrétienne de la commune de Moanda, dans le département de la Lébombi-Léyou (sud-est), faute de place disponible, consécutif au respect strict des mesures barrières en milieu scolaire, empêchent la reprise des cours dans ces établissements.
La grogne continue. Après des sit-in, au niveau des établissements, et d’autres actions pour manifester leur mécontentement, les parents d’élèves, qui réclament ‘’justice’’ pour leurs enfants qui n’ont pas trouvé de place dans les établissements d’origine, notamment les deux établissements primaires de l’ordre confessionnel Alliance chrétienne et missionnaire du Gabon (EACMG), empêchent la reprise des cours dans ces établissements primaires. Sur place, pas d’élèves dans les salles de classes, qui restent fermées jusqu’à nouvel ordre.
La rencontre qui s’est tenue ce mardi 17 novembre, entre la direction académique provinciale, le Chef de Secteur Alliance chrétienne du Haut-Ogooué et les manifestants, sur instruction du préfet de la localité, a permis d’apporter amples explications aux parents d’élèves qui sont toutefois restés campés sur leur position.
«Par rapport à la mesure gouvernementale qui veut qu’il y ait soixante élèves dans une salle de classe et deux par table-banc, nous n’arrivons pas à satisfaire la demande des parents d’élèves. Les classes de première année par exemple ne prennent que vingt tables bancs. Cela équivaut à quarante élèves par salle de classe. Nous ne pouvons pas ajouter de tables-bancs parce que c’est vraiment exiguë», a expliqué Claudine Bivigou, le Chef de Secteur Alliance chrétienne du Haut-Ogooué, qui a démontré avec force et précision aux parents d’élèves, qu’il ne s’agit pas en réalité de léser certains apprenants au profit d’autres, mais plutôt d’un problème d’infrastructures et l’obligation de respecter les recommandations de la tutelle dans le cadre de la lutte contre la pandémie Covid-19.
Pour ce qui est de fonctionner à mi-temps, a-t-elle poursuivi, l’établissement s’appuie déjà sur ce système, en dehors des cinquièmes années qui sont à plein-temps. Le déficit d’enseignant demeure par ailleurs un défi majeur. Selon elle, il serait quasi impossible actuellement pour ces établissements de s’engager sur fonds propre pour la construction de salles de classe, parce qu’ils ne disposent pas suffisamment de moyens pour remédier au déficit d’ordre infrastructurel.
«Cela fait près de cinq ans que nous ne percevons pas la subvention de l’Etat et, c’est cette subvention qui nous permettait de fonctionner, de construire des établissements. Nous n’avons ni subvention, ni frais d’écolage, du coup nous sommes bloqués», a-t-elle indiqué. En revanche, a-t-elle souligné, l’Etat accompagne les établissements confessionnels dans plusieurs autres domaines. S’agissant du mouvement d’humeur des parents d’élèves, a-t-elle coupé, le dernier mot revient à l’Etat, sinon à la tutelle.
La directrice d’école Alliance chrétienne A, Asmaou Yavava, qui a déjà répondu à une interpellation chez le Préfet de la localité et à la Gendarmerie, et sous la pression des parents d’élèves au quotidien, reste également suspendue à l’action gouvernementale visant à pallier à cette situation.
Nancy Tali Ibinda
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