En visite dans le Woleu-Ntem (Nord) du 7 au 10 novembre dernier, le Commandant en chef de la Gendarmerie nationale, le Général de brigade Yves Barassouaga a invité ses troupes à redorer l'image de ce corps, jadis dit d'élite.
C'est le camp du Mont-Miyele qui a servi de cadre au grand rassemblement qui a eu lieu le lundi 09 novembre dernier, soit deux jours après celui de Bitam, le chef-lieu du département du Ntem.
Pour sa première visite de prise de contact avec les siens dans la province septentrionale gabonaise, un an après sa prise de fonction, le Général de brigade Yves Barassouaga n'est pas allé par le dos de la cuillère.
Dans une allocution musclée, qui fait office, peut-être, de feuille de route, il a mis au grand jour les maux qui minent aujourd'hui la Gendarmerie nationale: Interpellations et gardes à vue arbitraires, sévices corporels injustifiés, extorsion de fonds, propos irrévérencieux envers le chef, abandon de postes, désertion en temps de paix, etc. Tels sont quelques-uns des griefs égrenés par le numéro un de la Gendarmerie nationale gabonaise.
«Officiers, sous-officiers, cette première adresse est pour moi une invite au retour aux valeurs fondamentales qui consacrent l'identité et l'action de la Gendarmerie nationale et qui en ont fait un corps d'élite (…) Car, en effet, depuis un certain temps, il est observé une multiplication de comportements déviants. Bon nombre de gendarmes s'écartant du droit chemin pour des raisons inavouées (…) Tous ces comportements aux antipodes de notre identité et de notre qualité de gendarme sont sources de discrédit à l'endroit de notre noble institution», a regretté le Commandant en chef de la Gendarmerie nationale, appelant les siens à une rupture totale avec ces attitudes, dorénavant, car, a-t-il souligné, le gendarme doit être un modèle, un exemple pour ses concitoyens.
«Nous devons tous nous attacher à redorer notre image quelque peu ternie. Nous avons la noble mission de protéger les personnes et leurs biens, c'est notre devoir, nous l'avons librement choisi (…). Le gendarme c'est aussi celui qui rassure, porte assistance et éduque les populations, par conséquent il doit bannir l'excès de zèle et l'abus de pouvoir», a insisté le Général de brigade.
Soulignant que désormais tout sera mis en œuvre pour combattre l'indiscipline, le numéro un de la gendarmerie nationale a annoncé dans la foulée le retour des «jours de prison» d'une durée de 45 jours, pour tout militaire puni, conformément aux dispositions légales.
«Les sanctions sont déjà effectives à Libreville, chez tous les gendarmes, y compris les officiers (…) soyez donc vigilants et disciplinés en toutes circonstances», a recommandé Yves Barassouaga, interpellant le personnel d'exécution et particulièrement certains commandants d'unités pour qui seuls comptent leurs intérêts personnels et se servent du personnel placé sous leur autorité pour assouvir lesdits intérêts.
«Mon ambition à moi est de redorer l'image de la Gendarmerie. C'est pourquoi je veux travailler avec vous à faire de la gendarmerie un corps sur lequel les plus hautes autorités peuvent compter (…). Nous sommes une génération et nous devons laisser à ceux qui viendront après nous un héritage acceptable (…). Pour cela, je ne ferai confiance qu'à ceux qui le méritent, c'est-à-dire que je privilégierai la méritocratie», a expliqué Yves Barassouaga, s'engageant à être impartial envers tous et à faire confiance à tous.
Le commandant en chef de la Gendarmerie nationale a en outre mentionné dans son propos les efforts déployés ces derniers temps par les pouvoirs publics pour améliorer les conditions de vie et de travail des gendarmes. De même, il les a appelés à travailler en étroite collaboration avec les autres corps des forces de sécurité et de défense et à ne pas relâcher d'efforts dans la lutte contre le covid-19.
Ernest Mvie Mendame
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