Après leur refus de voir certaines écoles primaires être transformées en lycée ou collège, la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) dénonce les dernières nominations des chefs d'établissements et d’autres responsables de département. Estimant que ces nominations sont irrégulières et illégales, celle-ci demande, à la tutelle, de procéder aux nominations régulières des chefs d'établissement et d’autres responsables de départements, avant la rentrée des classes, prévue le 09 novembre prochain.
Le 07 août dernier, le ministre en charge de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique, du Transfert des technologies, de l’Education nationale changé de la Formation civique, Pr Patrick Mouguiama Daouda, avait sanctionné plusieurs chefs d’établissement d’enseignement général, du publique au privé (laïc, confessionnel et reconnu d’utilité publique), pour avoir procédé à des inscriptions non conformes à la réglementation en vigueur. Une sanction qui n’a pas vu la nomination d’autres responsables, jusqu’à présent.
C’est donc 16 chefs d’établissement qui avaient été suspendus pour une durée de 5 ans. Si cette mesure a été prise dans l’optique de redorer l’image du milieu éducatif gabonais qui, depuis belle lurette, est ternie, la Conasysed remet en cause toutes les nominations effectuées depuis le dernier quadrimestre de l’année 2019.
En effet, selon elle, depuis le 30 septembre 2019, tous ceux qui sont à la tête des établissements scolaires secondaires, des Directions d'académies, des circonscriptions scolaires et bien d'autres services du ministère de l'Education nationale, le sont de manière irrégulière et illégale. Pour la Conasysed, ces nominations ne sont pas conformes à l'article 20 de la Constitution de la République gabonaise et à l'article 63 de la loi 8/91 portant statut général des fonctionnaires. Ces nominations ne font l'objet d'aucun décret pris en conseil des ministres.
Ainsi, cette dernière va s’interroger sur un certain nombre de faits, à savoir: Comment le gouvernement peut-il s'empresser d'organiser la rentrée scolaire 2020/2021, sans procéder aux nouvelles nominations conformes aux textes ? Comment le gouvernement peut-il s'accommoder de cette situation d'irrégularité, d'illégalité, d'inexistence juridique à la tête des établissements scolaires secondaires, des Directions d'académies, des circonscriptions scolaires et bien d'autres services ? L'assertion «Force doit rester à la loi» ne s'applique que dans d'autres circonstances ?
«Plusieurs chefs d'établissement ont été sanctionnés, quoique irrégulièrement pour avoir procédé aux inscriptions frauduleuses lors de l'année scolaire 2020/2021. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, si ces mêmes chefs d'établissement nommés dans les mêmes conditions irrégulières doivent organiser la rentrée scolaire 2020/2021, procéder aux inscriptions, etc. Ne va-t-on pas assister au même problème des inscriptions frauduleuses ? », a indiqué le délégué général de la Conasysed, Louis Patrick Mombo.
Face à ces inquiétudes, la Conasysed demande au gouvernement de procéder aux nouvelles nominations régulières des chefs d'établissement, des Directeurs d'académies, des chefs de circonscriptions, et ce avant le 09 novembre 2020, dès lors que le Gabon est un État de droit.
Ariane Nadia MPENGA
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