De plus en plus, certains assurés de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) sont exposés à la prescription des médicaments non pris en charge par cet organisme de santé national par le corps médical qui ne respecte pas le mécanisme de fonctionnement.
La situation des assurés de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) est loin de ce que promettait l’initiative des plus hautes autorités. Certes louable, aujourd’hui l’accès aux soins pour tous, tant prôné, est mis à mal aussi bien par des insuffisances du matériel médical que par des professionnels de la santé qui parfois prescrivent aux patients des médicaments qui ne figurent pas sur le registre sélectionné par le ministère de la Santé pour traiter des pathologies courantes. Du coup, les patients sont souvent contraints de payer par eux-mêmes la totalité de l’addition de l’ordonnance.
Alors que le médecin ou le pharmacien ne doit pas hésiter à appliquer le principe de «substitution» dans la liste des médicaments afin d'assurer un meilleur service aux patients.
Il faut noter que dans cette liste, il y a des médicaments pris en charge à 50, 80 et 100% par la CNAMGS par souci de solidarité parce que certains produits sont très onéreux.
«Je reviens de la pharmacie. Sur les trois médicaments prescrits sur l’ordonnance, il y a seulement un qui est pris en charge, les deux autres j’ai dû payer à mes frais», a confié une assurée désespérée.
Plus loin, un autre patient fait face à une situation similaire et se plaint: «Je tourne depuis ce matin avec mon ordonnance pour acheter les médicaments, mais il se trouve que cette pharmacie n’a pas tous les médicaments. Donc je me rends à la grande pharmacie des Forestiers à Mbolo dans l’espoir que les pharmaciens ne me racontent pas la même chose quand on sait que c’est aussi l’une des stratégies souvent utilisée pour nous pousser à payer sans le ticket modérateur. C'est pas juste».
Selon certains médecins rencontrés dans les structures hospitalières de la place, le doute de l’efficacité des médicaments génériques pris en charges par l’organisme de santé et la difficulté de consulter à chaque fois la liste des médicaments pris en charge avant prescription explique ce fait.
Les pharmacies, quant à elles, n’épargnent pas les patients des tracasseries. Devant les retards et les non-paiements des prestataires, les partenaires sont souvent amenés à adopter de nouvelles stratégies. Les responsables de certaines pharmacies préfèrent ne vendre que des médicaments qui coûtent moins de 10.000 francs C FA.
«Ici, nous avons une politique de servir aux assurés de la CNAMGS que des médicaments qui coûtent pas plus de 10.000 F CFA. Cette stratégie nous permet de mieux gérer notre pharmacie, car il ne faut pas oublier qu’avant tout, nous sommes des commerçants. Si nous devons servir tout ce qui est sur l’ordonnance au regard du retard des paiements de la CNAMGS, nous travaillerons en perte», a révélé Madame Hortense, responsable d’une pharmacie.
Devant ces dysfonctionnements, la CNAMGS devrait veiller au respect de ses missions premières celles d’améliorer l’accès aux soins de santé, contribuer à l’amélioration de l’offre de soins et lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
Therre Yasmina Makita
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