L’Etat des lieux de la pandémie, les moyens mis en œuvre et les perspectives ont constitué l’essentiel de ce bilan à mi-parcours de la pandémie au Gabon.
12 mai 2020. Deux mois jour pour jour depuis la déclaration du premier cas de coronavirus au Gabon, le Comité de pilotage (Copil) du plan national de riposte contre le Covid-19 a fait le point de la pandémie au Gabon au travers une conférence de presse tenue à l’auditorium du ministère des Finances, sis à Libreville. Avec pour participants, les responsables techniques et scientifiques du Copil, et les directeurs des structures sanitaires associées.
De leurs exposés, l’on retient l’idée d’une «riposte soutenue dans la durée», avec «des ajustements progressifs» opérés chaque fois que possible. L’on retient également une «satisfaction» des équipes du Copil à mi-parcours, malgré une impression contraire chez le citoyen lambda.
Dans les faits, le Gabon est à la phase 4 de son plan de lutte contre le Covid-19, avec une situation épidémiologique qui affiche 5530 prélèvements effectués, 863 cas positifs, 137 guérisons et 9 décès (1?s cas testés positifs). Aussi la phase 4 consiste-t-elle à «éviter la généralisation de la pandémie», avec une intensification de la sensibilisation sur les gestes barrières, à «étendre les dépistages de masses», et à la prise en charge ambulatoire et à domicile des cas légers de Covid-19 (80% des cas).
Pour ce qui est des décès, c’est le cocktail Covid-19/hypertension/diabète qui fragilise le plus les patients. La courbe de contamination des personnels médicaux a fléchi, passant de 33% des testés positifs en avril, pour se stabiliser à 21% en mai. Une régression rendue possible grâce, entre autres, à la disponibilisation des équipements de protection individuelle auprès de ces personnels en première ligne de la bataille anti-Covid-19.
Sur le plan de la cartographie de l’épidémie, l’Estuaire est la plus touchée des provinces, avec 732 cas. Suivent par le Haut-Ogooué avec 102 cas, le Moyen-Ogooué 21 cas, le Woleu-Ntem 5 cas, et l’Ogooué-Maritime avec 3 cas. 60% des personnes testées positives sont des hommes, et la tranche d’âge la plus touchée est celle des 30-59 ans.
Pour ce qui est des perspectives, le Copil souhaite une prise de conscience collective des uns et des autres, arme sans laquelle rien ne pourra se faire. En attendant, un cadre réglementaire est en cours d’adoption, en vue de punir les réfractaires aux gestes barrières, dont le port obligatoire du masque en public.
Le Copil vise également décupler les dépistages précoces, pour les porter à «5-10 mille par jour». Une vision qui devra être portée par l’installation de laboratoires plus performants. Pour finir, le Copil entend démarrer la prise en charge des malades légers dans les centres de santé d’arrondissements, et dans les domiciles. Une manière de décongestionner les hôpitaux qui commencent à être pleins de patients asymptomatiques. Une façon aussi de dédramatiser cette maladie qui, en définitive, est appelée à être parmi nous pour un bon moment encore.
Freddy EYOGUE
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