Le Premier ministre gabonais, Julien Nkoghé Békalé, a appelé samedi à Libreville, l’ensemble de la communauté scientifique à faire front commun pour lutter efficacement contre la propagation de l’épidémie à Coronavirus dans le pays. C’était au cours d’une rencontre entre le Comité de Pilotage du Plan de veille et de riposte contre la pandémie du Covid-19 et les membres de la Communauté scientifique et médicale nationale.
Dans sa déclaration, le Premier ministre gabonais a appelé l’ensemble de la communauté scientifique à faire bloc commun au nom de l’intérêt supérieur de la Nation.
«L’heure est au rassemblement et à la mobilisation de toutes les forces et des intelligences, des filles et des fils de la Nation, en particulier de la communauté scientifique et médicale. C’est pourquoi, je souhaite pour cette rencontre et pour celles à venir de nous unir en fraternité, de taire nos égos, de dépasser les débats d’écoles, les postures et les luttes intestines de leadership qui prévalent ici comme ailleurs au sein de la communauté scientifique et médicale. C’est dans cet esprit que je souhaite que nos travaux se déroulent pour adopter une stratégie nationale partagée et inclusive permettant à notre pays de juguler cette pandémie du Coronavirus», a-t-il dit.
Dans ce registre, il a reconnu que la capacité notoire du Gabon dans le domaine médical pouvant lui permettre également de venir à bout de la propagation du virus.
«Au lieu d’être attentistes et résignés en comptant uniquement sur les autres, certains pays africains proposent une solution nationale à cette crise sanitaire. Les cas les plus connus sont ceux de Madagascar, du Bénin et du Burkina-Faso. Le Gabon, notre pays ne peut pas rester les bras croisés et en marge de ce mouvement africain de recherche d’une solution interne à cette pandémie. Il est vrai que l’Etat a peu investi dans la recherche scientifique au cours de la dernière décennie. Néanmoins, notre pays n’est pas moins bien loti que d’autres en Afrique dans ce domaine», a-t-il fait savoir.
Ajoutant qu’«En effet, le Gabon est reconnu dans le domaine de la santé depuis une trentaine d’années, à travers le Centre International de Recherche Médicale de Franceville (CIRMF) qui est une référence en Afrique, notamment dans la recherche sur le neuro-paludisme, les fièvres hémorragiques virales (type Ebola) et les maladies virales transmises par les insectes (comme la fièvre Dengue). De même, les travaux du CERMEL (Centre de Recherche Médicale de Lambaréné), permettent d’envisager un jour la production d’un vaccin contre le paludisme. Dans le domaine de la médecine traditionnelle, le Gabon dispose d’un potentiel non négligeable avec l’Institut de Pharmacopée et de Médecine Traditionnelle (IPHAMETRA) dont les travaux sont reconnus à l’échelle régionale et d’un riche patrimoine autour de l’Iboga et d’autres plantes médicinales».
Présents en grand nombre, les acteurs de la recherche en médecine moderne et traditionnel ont salué l’initiative et apporté leurs contributions.
Pour le Chef du gouvernement gabonais, cette rencontre avait deux objectifs à savoir : partager cette stratégie de riposte communautaire avec le plus grand nombre pour avoir un large consensus national et réfléchir sur l’apport du Gabon à la recherche d’une solution endogène dans le traitement ou la prévention du Coronavirus.
Stéphane NGUEMA
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