ABUJA, 29 juin 2025 (AGP) – Après dix ans d’un mandat marqué par une expansion historique, le professeur Benedict Oramah a officiellement annoncé son départ de la présidence d’Afreximbank, cédant sa place au Dr George Elombi lors de la 32ᵉ Assemblée annuelle de l’institution, à Abuja, a constaté l’envoyée spéciale de l’Agence Gabonaise de Presse.
Sous la direction d’Oramah, les actifs d’Afreximbank sont passés de 5 milliards USD en 2015 à plus de 37 milliards USD en 2024. Plus de 250 milliards USD ont été mobilisés pour financer le commerce, les infrastructures et les réponses d’urgence, dont la gestion pionnière de la pandémie de COVID-19 grâce à l’initiative AVATT, apprend t-on lors de la Conférence de presse tenue le 28 juin dernier.
Le Nigéria a figuré parmi les principaux bénéficiaires, avec 52 milliards USD investis dans des projets structurants : la raffinerie Dangote, le développement des engrais (7,5 millions de tonnes par an), et le port en eau profonde de Bakassi, estimé à 3,5 milliards USD.
« L’Afrique ne peut plus se contenter d’exporter ses matières premières ; elle doit transformer, créer de la valeur et renforcer sa résilience », a martelé Oramah, visiblement ému.
Son successeur, le Dr George Elombi, figure historique de la banque depuis près de 30 ans, a exposé une vision résolument tournée vers l’industrialisation et la souveraineté. « Je prends cet engagement avec humilité et une détermination sans faille. Afreximbank doit devenir un moteur d’industrialisation et un levier pour restaurer la dignité africaine », a-t-il déclaré, ovationné par l’assemblée.
L’objectif est clair : porter les actifs de la banque à 250 milliards USD d’ici dix ans, tout en renforçant les capacités productives locales et en favorisant les échanges intra-africains. Dr Elombi entend aussi miser sur le rôle stratégique de la diaspora et l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs pour propulser le continent dans les chaînes de valeur mondiales.
« Ce n’est pas seulement une banque ; c’est un instrument pour réécrire l’histoire économique de l’Afrique », a-t-il affirmé, dans un discours empreint de fierté et d’optimisme.
Parmi les priorités immédiates figurent la généralisation du système PAPSS (Pan-African Payment and Settlement System), qui permet des transactions intra-africaines en monnaies locales, et le lancement de la Banque africaine de l’énergie, dotée d’un capital initial de 5 milliards USD, pour accompagner la transition énergétique.
Ce passage de témoin historique symbolise un virage décisif pour Afreximbank et pour le continent. Il s’agit désormais de consolider les acquis, d’approfondir l’intégration régionale et d’affirmer l’Afrique comme un pôle incontournable de la croissance mondiale.
CBO/FSS/EN/AGP
Commentaires