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LIBREVILLE, 19 juin 2025 (AGP) – À Libreville, les fuites d’eau potable sont devenues un phénomène si courant qu’elles ne suscitent plus ni indignation ni réaction immédiate des autorités compétentes. Présentes dans plusieurs quartiers de la capitale, elles s’intègrent peu à peu au décor urbain, au détriment des infrastructures et de la qualité de vie des habitants. Le reporter de l’Agence Gabonaise de Presse fait l’état des lieux.
Dans de nombreux cas, ce sont les riverains eux-mêmes qui tentent de limiter les dégâts, en colmatant les fuites avec des moyens de fortune : caoutchouc, sachets plastiques, chiffons ou tout autre matériau à portée de main. Pour d’autres, ces écoulements représentent une opportunité d’accès à une eau gratuite, bien que non contrôlée sur le plan sanitaire.
Au-delà des risques pour la santé publique, ces pertes d’eau contribuent également à la dégradation des routes, déjà fragilisées par le manque d’entretien. Plusieurs axes routiers de Libreville sont ainsi affectés par l’accumulation d’humidité et d’érosion provoquées par ces fuites persistantes.
«Aujourd’hui, je comprends mieux la décision du président de dissocier la gestion de l’eau et de l’électricité. Lorsqu’il y a un souci d’électricité, la SEEG intervient rapidement. Mais pour les fuites d’eau, il faut souvent se débrouiller seuls. Pourtant, ce sont des pertes qui finissent parfois par gonfler nos factures», déplore Vanessa Nteme, habitante du quartier Alibandeng.
De nombreux ménages s’interrogent en effet sur l’impact réel de ces fuites sur leurs factures. Officiellement, la SEEG ne facture que la consommation au compteur. Toutefois, lorsque la fuite est proche du domicile ou difficile à localiser, le doute subsiste.
«J’ai été choquée par ma facture d’eau en fin de mois. Quelques jours plus tard, j’ai découvert une fuite sur une canalisation, un peu plus loin de chez moi. J’ai tout de suite fait le lien», confie une autre riveraine.
Face à cette situation, de plus en plus de voix appellent à une réaction urgente et coordonnée de la part des autorités. Objectifs : mettre un terme au gaspillage, préserver les infrastructures urbaines et garantir une gestion plus équitable et transparente des ressources en eau.
DFM/SMM/FSS/EN
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