LIBREVILLE, 9 août 2025 (AGP) – L’économie gabonaise a enregistré une croissance estimée à 2,9 % en 2024, portée par la reprise du secteur pétrolier et l’accélération des travaux publics, selon la note de Conjoncture économique du Gabon 2025 publiée par la Banque mondiale et consultée par l’Agence Gabonaise de Presse.
Intitulé « Construire et préserver les richesses du Gabon pour améliorer les conditions de vie des populations », ce rapport de 90 pages, fondé sur les données disponibles en mai 2025, analyse les dynamiques macroéconomiques récentes et propose une évaluation approfondie de la contribution des écosystèmes forestiers à l’économie nationale. Il souligne que 34,6 % des Gabonais vivent dans la pauvreté et que la situation budgétaire du pays s’est dégradée en 2024, en raison de la baisse des recettes pétrolières conjuguée à une forte augmentation des dépenses publiques. Cette évolution a accru les pressions sur les liquidités et les risques budgétaires et d’endettement.
Face à ces vulnérabilités, la Banque mondiale appelle à des mesures rigoureuses pour garantir la viabilité des finances publiques tout en protégeant les populations les plus exposées. La Représentante résidente de l’institution pour le Gabon et la Guinée équatoriale, Aissatou Diallo, estime qu’il est impératif de poursuivre des réformes solides afin d’attirer davantage d’investissements et de stimuler la création d’emplois. Elle exhorte également le gouvernement nouvellement élu à faire preuve de vigilance dans un contexte commercial mondial marqué par l’incertitude.
Le rapport rappelle que la richesse nationale du Gabon s’élevait à 105 milliards de dollars en 2020 (en dollars réels chaînés de 2019), soit une progression de 35 % depuis 1995. Toutefois, la richesse par habitant a diminué de 34,7 %, révélant les difficultés du pays à transformer ses ressources naturelles en actifs productifs. Selon Sonia Barbara Ondo Ndong, co-auteure du rapport, des réformes ciblées en matière de gouvernance et d’amélioration du climat des affaires pourraient inverser cette tendance.
Sur le volet environnemental, la Banque mondiale indique que les forêts gabonaises ont stocké 29,8 milliards de tonnes de dioxyde de carbone en 2020, représentant un service estimé à 75,1 milliards de dollars. Le Gabon affiche un taux de déforestation de 0,6 %, soit trois fois inférieur à la moyenne régionale, ce qui témoigne de son engagement en faveur de la préservation des forêts et de la lutte contre le changement climatique. Le rapport met également en lumière le rôle stratégique des mangroves, dont les forêts de plaine retiennent jusqu’à 607 tonnes de carbone par hectare, faisant de cet écosystème un levier essentiel dans les efforts climatiques du pays.
Afin de consolider son leadership régional en matière de préservation et de limiter l’impact environnemental de sa croissance, le rapport recommande une approche équilibrée entre capital naturel, humain et physique. Il invite les autorités à orienter les politiques publiques vers une croissance inclusive, capable d’améliorer les conditions de vie sans compromettre les ressources naturelles, dans une logique d’accumulation durable de la richesse nationale au bénéfice des générations futures.
CM/CBM/WM/AGP

Commentaires