LIBREVILLE, 23 juin 2025 (AGP) – Cinq mois après la cérémonie officielle de lancement des moto-tricycles par le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, ces nouveaux moyens de transport sont désormais visibles dans la capitale. Toutefois, leur présence continue de susciter des réactions contrastées chez les usagers, qui peinent encore à s’y adapter. Constat de la Rédaction de l’Agence Gabonaise de Presse.
L’annonce de leur arrivée avait déjà soulevé des interrogations, notamment sur la pertinence de ce projet, perçu par certains comme une réplique du modèle “TaxiGab”. Aujourd’hui, la mise en circulation effective des moto-tricycles à Libreville ne semble pas avoir dissipé les doutes.
«Avec ce moyen de transport, Libreville va devenir la capitale des moto-tricycles, alors que notre génération rêve de Métro, Tramway, ou TGV. Eux-mêmes roulent en Mercedes et veulent que nous nous déplacions en véhicules à trois roues », s’est insurgé Jacques Mebale, usager rencontré au quartier Dragage.
Un avis que ne partage pas Rody, un autre usager, plus mesuré : «Il y a toujours une première fois. On doit encourager les frères. Et l’arrivée de ces moyens de transport créera de la concurrence, surtout en période scolaire. Mais en saison des pluies, ce sera compliqué », reconnaît-il.
Au total, 400 moto-tricycles ont été déployés dans les quartiers sous-intégrés de Libreville ainsi que dans plusieurs provinces, dans le cadre du programme « 1 jeune, 1 taxi », destiné à offrir des opportunités économiques à la jeunesse.
«Les gens hésitent encore à monter, ils ont un peu peur. Mais les tarifs sont les mêmes que pour les autres transports : 100 à 200 FCFA selon la distance», assure Jean Crépin Ngonda, conducteur de taxi moto-tricycle.
Ce dernier évoque toutefois des difficultés liées aux conditions de travail : «Je travaille pour une agence. Après un certain temps, la moto doit me revenir. On s’était entendus sur un versement journalier de 5 000 FCFA, mais aujourd’hui ce montant a été revu à la hausse. On négocie pour fixer un tarif stable, car je peine à m’en sortir », confie-t-il.
La mise en service de ces engins, bien qu’innovante, pose donc encore la question de l’acceptabilité sociale, de la rentabilité pour les conducteurs, et de l’adaptation aux conditions climatiques et urbaines de la capitale.
TYM/SMM/FSS/EN
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