LIBREVILLE, 14 octobre 2025 (AGP) – Le ministère de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la Lutte contre la vie chère, à travers la Direction générale de l’Économie et de la Politique fiscale (DGEPF), a indiqué que le secteur de la pêche, toutes filières confondues, retrouve progressivement sa dynamique, avec une croissance estimée à 3,2 % en 2025 et projetée à 6,1 % en 2026, selon le « Tableau de bord de l’économie 2024, perspectives 2025-2026 » consulté par l’Agence Gabonaise de Presse.
Cette progression s’explique par les efforts de structuration et de sécurisation de la filière halieutique, l’industrialisation du segment thonier, le développement d’infrastructures dédiées et le soutien à la pêche artisanale, appuyés par le Fonds stratégique pour le développement de la pêche et de l’aquaculture (FDPA). La révision de l’accord de pêche avec l’Union européenne devrait également favoriser la reproduction des ressources et bénéficier à la pêche artisanale.
En juin 2024, le gouvernement a organisé une foire aux poissons à Libreville, mettant à disposition 120 tonnes de poisson frais à prix abordables, issus d’une campagne de pêche exploratoire. Trois chalutiers ont été réceptionnés pour renforcer la flotte nationale, relançant ainsi la Société industrielle et frigorifique du Gabon (SIFRIGAB). Plusieurs infrastructures ont été programmées, dont la digue du centre de pêche de Cocobeach et la réhabilitation de l’usine Gabon Seafood, rachetée par l’État après apurement d’une dette de 400 millions FCFA.
La nouvelle réglementation du secteur vise une gestion plus rigoureuse et durable des ressources halieutiques. Elle encadre l’octroi, le transfert et la cession des titres de pêche, avec des obligations précises en matière d’infrastructures locales, de licences et de respect des quotas. Cinq zones de pêche ont été définies, avec des restrictions spécifiques selon le type d’activité.
En 2024, la production totale a reculé de 5,8 %, principalement en raison de la sous-performance de la pêche artisanale, tandis que la pêche industrielle a progressé de 5,7 %. La pêche artisanale, encore sous-exploitée, représente pourtant un levier pour la sécurité alimentaire et l’emploi. Les captures ont diminué de 4,2 %, atteignant 18 927 tonnes pour les poissons et 604 tonnes pour les crustacés. Les ventes ont généré 31 009 millions FCFA, en baisse de 5,7 % par rapport à 2023.
La production industrielle, composée majoritairement de poissons (96 % des prises), a poursuivi sa tendance baissière amorcée en 2017. En 2024, les captures ont atteint 4 729 tonnes, soit une baisse de 2 % par rapport à l’année précédente. Les poissons ont représenté 4 539 tonnes, en recul de 4,8 %, en raison de la restriction des zones traditionnelles de pêche et de la hausse des coûts intermédiaires liée à la libéralisation des prix des carburants.
La pêche crevettière industrielle, pratiquée essentiellement par une société basée à Port-Gentil, a enregistré une hausse de production en 2024, avec 96 tonnes contre 59 tonnes en 2023. Toutefois, l’activité reste confrontée à des contraintes liées à l’interdiction de pêche dans les zones marines protégées depuis 2021 et à l’augmentation du coût du gasoil industriel.
CM/CBM/WM/AGP

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