Libreville, 29 décembre 2025 (AGP) – Trois ressortissants gabonais ont été interpellés le 22 décembre dernier à Franceville, la capitale provinciale du Haut-Ogooué (Sud-est), en possession de dix défenses d’éléphants, a-t-on appris de source sécuritaire.
L’opération, menée en collaboration par la Direction provinciale des Eaux et Forêts du Haut-Ogooué, la Police judiciaire et l’ONG Conservation Justice, a permis d’arrêter deux des suspects en flagrant délit de détention et de tentative de commercialisation des dix défenses dans un lieu public de la ville.
Le troisième individu, identifié comme le chauffeur ayant transporté les deux premiers suspects jusqu’au site de la transaction, a été interpellé quelques heures plus tard dans le cadre de la même enquête.
Conformément à la procédure, les trois suspects ont été placés en garde à vue à la Police judiciaire de Franceville, en attendant leur présentation devant le Parquet spécial de la République à Libreville.
Selon la législation gabonaise, les faits reprochés sont passibles d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à dix (10) ans, accompagnée d’une amende équivalente au quintuple de la valeur des produits fauniques saisis, en vertu de l’article 390 du Code pénal.
Cette arrestation survient dans un contexte de pression croissante sur les populations d’éléphants de forêt. D’après les données de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le Gabon abrite environ 66 % de la population mondiale d’éléphants de forêt. Cependant, cette espèce a connu un déclin de plus de 86 % sur le continent africain en 31 ans (jusqu’en 2015), en grande partie à cause du braconnage et de la destruction de son habitat naturel.

Les experts de l’UICN soulignent également que le faible taux de reproduction des éléphants de forêt constitue un obstacle majeur à leur rétablissement. Dans ce cadre, le directeur scientifique d’Allen Family Philanthropies, Yuta Masuda, a récemment insisté sur la nécessité de disposer de “données précises et actualisées” pour mieux comprendre la situation des éléphants de forêt africains et renforcer les stratégies de protection.
Malgré cette exigence scientifique, la lutte contre les menaces pesant sur les éléphants de forêt demeure une urgence, particulièrement au Gabon, où le trafic d’ivoire continue d’affaiblir l’espèce, dans un contexte marqué par la persistance des conflits entre humains et éléphants à travers le pays.
CBO/FSS/AGP












Commentaires