Gabon/Justice – Mise en liberté provisoire de Sylvia Bongo et Noureddine Bongo : le procureur général rappelle le cadre légal

LIBREVILLE, 23 juillet 2025 (AGP) – Le procureur général près la cour d’appel judiciaire de Libreville, Eddy Minang, a rappelé ce mercredi que la mise en liberté provisoire accordée à Sylvia Bongo Ondimba Valentin et à son fils Noureddine Bongo Valentin, le 14 mai dernier, est conforme au Code de procédure pénale gabonais, a constaté l’Agence Gabonaise de Presse.

« En droit gabonais, il existe bel et bien la mise en liberté provisoire, et la détention provisoire est strictement encadrée par la loi. Je n’ai commis aucune erreur de droit », a déclaré le magistrat, en réaction à des propos tenus récemment par un avocat de la famille Bongo, mettant en doute l’existence de ces dispositions dans le droit national.

S’appuyant sur l’article 143 du Code de procédure pénale, le procureur a précisé que toute personne mise en examen peut solliciter une mise en liberté, sous réserve du respect des conditions prévues à l’article 132. Il a également souligné que cette mesure n’est pas automatiquement assortie d’une interdiction de sortie du territoire.

Rejetant la qualification de « détention arbitraire » évoquée par la défense, le procureur général a estimé que cette notion ne s’applique pas dans le cas présent, qualifiant cette affirmation de « ridicule » et dénonçant un manque de rigueur juridique.

Il a par ailleurs rappelé les obligations de réserve et de modération qui incombent aux professionnels du droit, citant à l’appui l’article 10 du règlement intérieur national des barreaux français, ainsi qu’un arrêt de la Cour de cassation de 2010.

S’exprimant sur les critiques externes à la justice gabonaise, Eddy Minang a dénoncé un regard condescendant parfois porté par certains milieux occidentaux, qu’il a qualifié d’« héritage toxique du colonialisme », affirmant que le Gabon, dans l’exercice de sa souveraineté judiciaire, « n’a de leçons à recevoir de personne ».

Clôturant son intervention sur une note plus personnelle, le magistrat a lancé : « Sur le plan académique, cet avocat restera sûrement mon étudiant. Je suis d’ailleurs disposé à l’encadrer. »

SMM/JM/FSS/AGP