LIBREVILLE, 11 juillet 2025 (AGP) – La conférence régionale organisée à Libreville sur la criminalité environnementale et le conflit homme-faune, tenue sous l’égide du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC), a clos ce vendredi, ses travaux par un appel soutenu à la mobilisation collective des États membres de la CEEAC, de la CEMAC et de la COMIFAC en vue d’une traduction concrète des recommandations formulées, a constaté l’Agence Gabonaise de Presse.
Dans son allocution de clôture, le ministre des Eaux et Forêts en charge du Conflit homme-faune, le Général de Brigade Maurice Ntossui Allogo, a affirmé que la criminalité environnementale s’inscrit dans des réseaux transnationaux complexes, nécessitant une réponse coordonnée, structurée et à la hauteur des menaces. « La durabilité des actions dépend de l’appropriation locale des enjeux », a défendu l’ambassadrice gabonaise du PFBC, Dr Aurélie Flore Koumba Pambo, soulignant la nécessité d’inclure les communautés rurales dans les processus de conservation. Le Commissaire de la CEEAC, Honoré Tabuna, a pour sa part révélé que les États disposent déjà d’outils sous-régionaux adaptés, appelant à dépasser le stade des constats et des recherches pour entrer dans l’action.
Les recommandations finales présentées appellent à l’élaboration et l’adoption d’une vision stratégique commune de lutte contre la criminalité environnementale. Elles demandent l’audit des dispositifs nationaux, régionaux et internationaux, l’harmonisation juridique à l’échelle de l’Afrique centrale, l’inspiration des stratégies de lutte contre le crime organisé transnational y compris le blanchiment d’argent, et la création de cadres inclusifs intégrant les contributions de la société civile, du secteur privé, des peuples autochtones et des communautés locales. Le ministre Ntossui Allogo a insisté : «les populations rurales ne sont pas les ennemies de la conservation. »
Il a également été recommandé d’assurer la protection des défenseurs de l’environnement et des lanceurs d’alerte, de renforcer les mécanismes de coopération entre forces de l’ordre et autorités judiciaires, et d’élaborer avec le soutien des partenaires techniques et financiers une stratégie de communication intégrée sur la criminalité environnementale. Le renforcement des observatoires indépendants des ressources naturelles, la lutte contre le commerce illégal des espèces sauvages dans le cadre des accords SPAMS B et Kunming-Montréal, ainsi que la promotion d’un protocole mondial sur la criminalité environnementale ont aussi été salués.
Pour faire face aux conflits homme-faune, les experts recommandent d’intégrer cette problématique dans toutes les politiques sectorielles, d’instaurer une gouvernance multisectorielle et multi-acteurs, d’adopter des mécanismes de suivi-évaluation nationaux, et de structurer un programme holistique axé sur des analyses rapides et des campagnes de sensibilisation. Ces mesures doivent permettre de renforcer les dispositifs coutumiers de prévention et de gestion, tout en intégrant la lutte contre le commerce illégal des espèces sauvages.
Clôturant les échanges, le Commissaire de la CEMAC, Dr Francial Giscard Baudin Libengue Dobele-Kpoka, a reconnu la richesse des échanges et des orientations proposées, affirmant que « tout ce que j’ai appris lors de cette conférence nourrira les projets développés par la Cemac ».
CM/CBM/FSS/EN
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