LIBREVILLE, le 23 octobre 2025 (AGP) – L’automédication propagée et pratiquée via les réseaux sociaux devient un phénomène grandissant aux conséquences dangéreuses, selon les spécialistes de la santé qui craignent une sorte d’ouverture de boîte de Pandore. D’où la question de savoir qui au Gabon endosse la responsabilité de réguler le contenu sur les réseaux, ce vaste champ de tirs à balles réelles ?
L’automédication entretenue sur la toile est dévenue un phénomène inquiétant qui interpelle les autorités. C’est le moins que l’on puisse dire à l’heure où la désinformation médicale se propage à grande vitesse, jusqu’à en devenir une menace pour la santé publique.
Force est de constater que de plus en plus d’internautes se fient, en effet, aux conseils diffusés par des influenceurs, vendeurs ou particuliers sans qualification. Des publications prônant des recettes contre le diabète, l’hypertension, le paludisme et autres se multiplient, souvent sans fondement scientifique. Ce qui constitue, selon les spécialistes, un véritable danger de mort.
« Beaucoup de publications, souvent virales, proposent des remèdes dits miraculeux sans base clinique, sans posologie précise, ni évaluation des contre-indications. Cela expose les utilisateurs à des complications graves. Il faut le dire clairement : l’automédication peut entraîner la mort », soutient le docteur Biyogo Kevin, médecin urgentiste.
Cette pratique est davantage aggravé par la facilité d’accès aux médicaments et produits vendus sur internet, souvent sans contrôle préalable des autorités sanitaires. Cette tendance fragilise également le système de santé, déjà confronté à la désinformation médicale.
Si l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP) dit ne pas être habilitée à réguler les contenus diffusés sur les réseaux sociaux et que son rôle ne se limite quu’à l’encadrement technique des communications électroniques, et non à la surveillance du contenu des publications, la Haute Autorité de la Communication (HAC), de son côté, décline également toute responsabilité. Expliquant qu’elle n’intervient que sur les médias classiques (les journaux, radios et télévisions). Les réseaux sociaux échappent donc à leur champ de compétences, disent-ils. Toute chose qui laisse la question entière et interpelle aussi bien les plus hautes autorités que les départements ministériels concernés pour faire barrage aux médecins autoproclamés d’Internet.
JPMM/SMM/WM/AGP

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