LIBREVILLE, 26 décembre 2025 (AGP) – Après avoir plaidé en vain pour la mise en liberté provisoire de leur client, l’ancien ministre du Tourisme, Pascal Ogowé Siffon, placé sous mandat de dépôt jeudi dernier, les avocats de la défense ont dénoncé de graves irrégularités dans la procédure judiciaire engagée contre lui, a constaté l’Agence gabonaise de presse.
Parmi les griefs soulevés, la défense évoque l’incompétence de la juridiction saisie pour connaître des faits liés à la gestion des comptes publics. Selon les avocats, une juridiction spécialisée ne peut juger un ministre pour des actes relevant de la gestion financière d’un ministère, une compétence qui, d’après eux, relève exclusivement de la Cour des comptes. Ils ont également fait observer que cette dernière n’a jamais été saisie du dossier.
Sur un autre volet, la défense estime que la loi n’a pas été respectée en raison du statut parlementaire de l’ancien ministre. Rappelant que Pascal Ogowé Siffon est sénateur élu et dûment proclamé par la Cour constitutionnelle, les avocats soutiennent que toute poursuite judiciaire à son encontre devrait être précédée de la levée de son immunité parlementaire, dont il bénéficierait toujours.
La défense a par ailleurs expliqué que l’ouverture des comptes, au centre de la controverse, répondait à des impératifs de célérité dans l’exécution des actions du ministère. À cet effet, deux comptes auraient été ouverts au nom du « ministère du Tourisme », l’un à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et l’autre à la BGFI Bank. Précisant que tout compte ouvert au nom d’un ministère public, y compris dans une banque privée, reste soumis au contrôle de la Cour des comptes dès lors qu’il est destiné au fonctionnement des activités ministérielles.
La défense a également regretté le fait que son client ait été placé sous mandat de dépôt le 25 décembre, jour férié, estimant que cette décision soulève également des interrogations sur le respect des droits de la défense.
JM/EN/WM/AGP












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