Gabon/10ᵉ Réunion du Conseil exécutif de la FAAPA : entre délits de presse et responsabilité du journaliste

LIBREVILLE, 12 novembre 2025 (AGP) – Après la cérémonie d’ouverture de la 10ᵉ réunion du Conseil exécutif de la Fédération Atlantique des Agences de Presse Africaines (FAAPA), ce mercredi 12 novembre, le panel intitulé « Les agences de presse face à la montée des délits de presse et à la responsabilité des journalistes » a été lancé, permettant ainsi aux participants de réfléchir aux défis éthiques et juridiques du journalisme à l’ère numérique, a constaté l’Agence gabonaise de presse.

La multiplication des cas de diffamation et d’atteinte à la réputation sur les réseaux sociaux et autres supports médiatiques met à rude épreuve la crédibilité du journalisme africain. D’où la nécessité, selon les intervenants, de trouver un juste équilibre entre liberté d’informer et responsabilité professionnelle. Pour l’expert gabonais Thierry d’Argendieu Kombila, «l’inadéquation de certaines politiques législatives en matière de communication pose problème, car le délit de presse ne dispose pas d’éléments constitutifs propres, étant souvent repris par le droit commun ou les codes de la communication ».

Les participants ont rappelé que les procès liés à la diffamation témoignent à la fois des dérives et de la fragilité de la liberté de la presse. Oumou Barry, ancienne directrice générale de l’AIP (Côte d’Ivoire), a souligné, pour sa part, le rôle essentiel des agences : « L’agence de presse demeure le pilier de la fiabilité et de la vigueur de l’information. Elle constitue l’épine dorsale du système de production médiatique. »

Les échanges ont également porté sur la diversité des cadres juridiques en Afrique. L’exemple de la loi ivoirienne de 2017 sur la dépénalisation des délits de presse a été évoqué comme un modèle d’équilibre entre liberté et responsabilité, grâce à un encadrement par des organes de régulation indépendants.

Enfin, les discussions ont mis en lumière les failles du droit de la presse, les difficultés rencontrées par les juges face aux infractions médiatiques, ainsi que la nécessité de renforcer la formation éthique et déontologique des journalistes.

LNL/JM/FSS/AGP