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France : Pascaline Bongo écope de 3 ans de prison

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Libreville, le 2 janvier 2024 (AGP) – Le procureur français a requis trois ans de prison, dont un an ferme et 150 000 euros (plus 100.000.000 de Francs CFA) d’amende contre Pascaline Bongo, rapporte Radio France Internationale (RFI).

Pascaline Bongo, l’ancienne ministre gabonaise est poursuivie devant la justice française pour corruption passive d’agents étrangers. Elle est accusée d’avoir, en échange de 8 millions d’euros, usé de son influence pour aider la société française Egis à décrocher des marchés publics.

Après quatre jours de procès, les réquisitions du ministère public ont fait l’effet d’une douche froide. «Contrat fictif». «Dissimulation». «Atteinte à l’ordre public économique» : le procureur a dénoncé ce qu’il appelle un «pacte de corruption» entre Pascaline Bongo et Egis Route. «Elle a utilisé sa qualité pour monnayer ses pouvoirs. Elle a manqué à ses devoirs d’intégrité et de probité attachés à sa fonction», a déclaré le procureur.

«Un seul mot me vient : politique !» a rétorqué Me Labrousse. Cet avocat de la défense a dénoncé un «aveuglement», «un dossier vide de preuves». « Moi ça me choque », a-t-il clamé. La dizaine d’avocats présents ont tous plaidé la relaxe. Me Dreyfus-Schmidt, qui défend Pascaline Bongo, s’en est violemment prise aux enquêteurs. Dénonçant des «accusations fictives», «une construction artificielle pour essayer de faire tenir un dossier». «J’ai rarement vu un dossier avec telle accumulation de failles et carences», a-t-elle dénoncé, «on ne peut pas demander des peines aussi sévères sur la base du néant ». Concluant : « je ne peux pas imaginer que le tribunal va condamner. Ou alors c’est pour d’autres raisons qui ne sont pas des raisons juridiques ni factuelles.»

La défense a rappelé ces faiblesses. Le partenariat Sift-Egis était pertinent, sincère. Pascaline Bongo voulait se reconvertir dans les affaires. Elle n’avait plus d’influence politique. Enfin, il n’y a aucune preuve matérielle de corruption, ni même d’un versement d’argent.

Le procureur a aussi demandé deux à trois ans avec sursis pour les autres prévenus, notamment Franck Ping, fils de l’ancien ministre Jean Ping, et pour les trois dirigeants d’Egis route mis en cause. «C’est un peu dur à encaisser, a réagi le directeur commercial, Christian Laugier. On va attendre le jugement, j’ai confiance dans la justice française. On n’a rien caché sur cette affaire. C’est un partenariat entre deux sociétés qui veulent mettre des moyens humains en commun pour réaliser un projet. Cela s’est arrêté à des stades d’intention. Il n’y a pas eu de flux d’argent et quand je vois la dureté des peines demandées par le PNF [parquet national financier, NDLR], je suis choqué. »

Chaque accusé a pu dire un mot. Pascaline Bongo a simplement remercié la cour, ajoutant avoir beaucoup appris de la justice française. Le jugement lui est attendu pour le 22 avril.

Tous les avocats de la défense ont plaidé la relaxe. L’affaire est désormais entre les mains de la juge qui rendra sa décision le 22 avril prochain.

AL/EN//HUN

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