LIBREVILLE, 8 octobre 2025 (AGP) – Les travaux de la première assemblée générale annuelle du Réseau inter-agences pour le recouvrement des avoirs au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA-ARIN) ont débuté ce mercredi à Djeddah, sous l’égide du Royaume d’Arabie saoudite, représenté par l’Autorité de contrôle et de lutte contre la corruption (Nazaha), rapporte l’Union des Agences de Presse de l’OCI.
Lors de la séance d’ouverture, Mazen bin Ibrahim Al-Kahmous, président de Nazaha, a souligné que cette rencontre marque le lancement officiel d’un réseau régional prometteur, symbole de l’engagement collectif à renforcer la coopération régionale et internationale dans la lutte contre les crimes financiers.
Le responsable saoudien s’est félicité de la forte participation enregistrée, réunissant des représentants des États membres, ainsi que des organisations et réseaux internationaux, notamment le Camden Asset Recovery Inter-Agency Network (CARIN) et ses homologues régionaux. Une participation qui, selon lui, confère une réelle valeur ajoutée aux travaux et illustre la volonté commune de conjuguer les efforts face aux défis transnationaux.
Al-Kahmous a rappelé que, sous la direction du roi Salman bin Abdulaziz Al Saud et du prince héritier et Premier ministre Mohammed bin Salman, le Royaume reste fermement engagé dans la mise en œuvre de la Vision 2030, qui fait de la lutte contre la corruption et du recouvrement des avoirs une priorité nationale. L’accueil du Secrétariat général permanent du MENA-ARIN par l’Arabie saoudite traduit, a-t-il ajouté, cet engagement constant à soutenir les pays membres et à promouvoir la coopération régionale.
Cette initiative découle de la décision adoptée lors de la 39ᵉ assemblée générale du Groupe d’action financière du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENAFATF), tenue à Riyad en novembre 2024, qui avait salué la création du réseau et approuvé la tenue de cette réunion inaugurale.
Le président de Nazaha a insisté sur le fait que le MENA-ARIN constitue un mécanisme concret et régional pour le recouvrement des avoirs illicites, une plateforme d’échange d’expertise et de renforcement des capacités des États membres. Il a exprimé l’espoir que le réseau produise des résultats tangibles et devienne une référence dans la lutte contre le blanchiment d’argent, la corruption et le crime organisé.
De son côté, S.E. Ghada Waly, directrice exécutive de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et directrice générale de l’Office des Nations Unies à Vienne, a salué le rôle pionnier joué par le Royaume et par Nazaha dans la lutte contre la corruption aux niveaux régional et international. Elle a qualifié l’Arabie saoudite de « partenaire stratégique » de l’ONUDC.
Mme Waly a souligné que le recouvrement des avoirs constitue une composante essentielle des efforts mondiaux contre la criminalité économique, estimant qu’il est impossible d’endiguer la corruption sans s’attaquer à ses bénéfices financiers. Elle a rappelé que la région arabe perd environ 60 milliards de dollars par an du fait des flux financiers illicites, tandis que le continent africain en perd près de 88 milliards de dollars, selon la CEA et la CNUCED.
À l’échelle mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) estime entre 800 et 2 000 milliards de dollars les montants blanchis chaque année, alors que moins de 1 % de ces flux sont effectivement récupérés, selon le Groupe d’action financière (GAFI).
Mme Waly a insisté sur la nécessité d’une coopération internationale soutenue et fondée sur la confiance mutuelle, ainsi que sur le renforcement des compétences techniques des praticiens. Elle a noté que le MENA-ARIN devient ainsi le neuvième réseau régional de ce type dans le monde, et a assuré du plein appui de l’ONUDC pour son harmonisation avec les cadres internationaux.
Pour sa part, Andrea Tirlia, représentante du Secrétariat du CARIN, a salué les efforts remarquables de Nazaha dans l’organisation de l’événement, estimant que la création du MENA-ARIN représente « une promesse de collaboration et de résultats concrets ».
La présidente du MENAFATF, Samya Abou Sharif, a quant à elle souligné que le réseau vise à faciliter la coopération informelle en matière d’identification, de traçage, de gel et de confiscation des avoirs, conformément aux normes internationales. Elle a insisté sur l’importance pour les États membres de doter leurs autorités des moyens nécessaires pour agir efficacement dans le cadre de la lutte contre les flux financiers illicites.
Elle a également annoncé que le MENAFATF continuera de soutenir des programmes de formation pour renforcer les capacités techniques et opérationnelles des cadres des pays membres.
Les travaux de cette première assemblée se poursuivront jeudi, avec plusieurs sessions de dialogue consacrées à la coopération régionale en matière de recouvrement des avoirs et à la définition de la feuille de route stratégique du MENA-ARIN.
CBO/WM/AGP

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