Civilisationnalisme : jeunesse, éducation et numérique rebattent les cartes des relations internationales

LIBREVILLE, 20 novembre 2025 (AGP) – À l’heure où le civilisationnalisme redessine les équilibres mondiaux, le directeur général de l’Organisation islamique mondiale pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO), le Dr Salem bin Mohammed Al-Malik, a analysé les mutations de l’ère numérique et l’influence croissante de la jeunesse, de l’éducation et de la diplomatie culturelle dans la recomposition des relations internationales, lors du troisième épisode de l’émission « Tawasul » enregistré à Djeddah, en Arabie saoudite.

Concept émergent, le civilisationnalisme bouleverse les modes d’interaction entre les nations à l’ère de l’hyperconnectivité. Ce thème a été au cœur de l’échange conduit par le journaliste Osama Al-Ashmawy et produit par le Centre de communication du roi Abdulaziz, avec comme invité le Dr Al-Malik.

Ce dernier a livré une analyse des mutations en cours, marquées par l’influence déterminante des jeunes générations, de la culture, de l’éducation et de la diplomatie culturelle. Selon lui, les rapports de force contemporains dépassent désormais les seules considérations géopolitiques. Les jeunes, qui représentent près de la moitié de la population mondiale, façonnent en profondeur le paysage global. Il a rappelé que près de 80 % des internautes ont moins de 30 ans, faisant du numérique leur espace privilégié, un lieu où émergent de nouveaux récits et où se redessine la carte culturelle et communicationnelle mondiale.

Le Dr Al-Malik a également insisté sur le rôle central de l’éducation dans la construction nationale, la qualifiant de « boussole » permettant aux États d’éviter le déclin civilisationnel. Citant plusieurs études internationales, il a souligné qu’une éducation complète contribue à augmenter le revenu moyen d’environ 10 %, à réduire les conflits et à atténuer la pauvreté et les vulnérabilités sociales.

Il a ainsi appelé à une transition vers un apprentissage continu, fondé sur l’innovation pédagogique, l’adaptation des programmes et la formation permanente des enseignants, faisant de l’éducation un levier majeur du développement culturel.

Le directeur général a rappelé que l’ISESCO œuvre à l’autonomisation des jeunes du monde islamique à travers des programmes d’échanges, des initiatives internationales et la création d’un réseau de connaissances favorisant la convergence et la coopération.

Il a enfin alerté sur les défis identitaires auxquels les jeunes sont confrontés dans un environnement marqué par la circulation illimitée de l’information, la politisation du savoir et une polarisation médiatique accrue. Face à ces mutations, les pays doivent, selon lui, développer une diplomatie numérique capable de préserver l’identité culturelle tout en encourageant l’ouverture et le dialogue.

CBO/FSS/AGP