LIBREVILLE, 19 août 2025 (AGP) – Le ministre d’État, ministre de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, Henri-Claude Oyima, a présenté récemment, les objectifs de la Centrale d’Achat du Gabon (CEAG), lors d’une intervention sur la chaîne Gabon 24, a appris l’Agence Gabonaise de Presse.
Créée pour répondre à la problématique de la dépendance aux importations, la CEAG vise à maîtriser les coûts d’approvisionnement et à contenir l’inflation intérieure. « Nous consommons ce que nous ne produisons pas », a déclaré le ministre, soulignant la nécessité pour l’État de contrôler la chaîne d’importation.
La CEAG sera chargée d’acquérir une cinquantaine de produits agroalimentaires dans des conditions optimales, afin de limiter la spéculation sur les prix. Tous les grossistes nationaux devront s’y approvisionner. Les produits seront authentifiés par un cachet de traçabilité et distribués à des prix fixés par la Centrale.
Selon Henri-Claude Oyima, cette mesure permettra de réduire l’impact du secteur informel sur l’économie nationale. « L’informel gêne notre économie », a-t-il affirmé, précisant que la CEAG contribuera à garantir des produits de qualité à des prix accessibles.
Le dispositif suscite toutefois des réserves. Dans une tribune publiée par Dépêches 241, l’économiste Marc André Iboka alerte sur les risques liés aux lourdeurs administratives et aux contraintes logistiques. Il estime que le modèle centralisé pourrait pénaliser les petits commerçants et producteurs locaux, et nuire à la diversité du marché.
Ces critiques ne tiennent pas compte de la nature juridique de la CEAG, qui est une société d’économie mixte. Elle est détenue à 37 % par l’État gabonais et à 63 % par des opérateurs privés du secteur de la distribution. Ce montage vise à concilier régulation publique et efficacité commerciale, tout en mobilisant les acteurs nationaux autour d’un objectif commun : stabiliser les prix et renforcer la souveraineté économique.
CM/CBM/WM/AGP

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