LIBREVILLE, 7 août 2025 (AGP) – Dans le cadre de la Semaine gastronomique gabonaise, l’Agence Gabonaise de la Sécurité Alimentaire (AGASA), partenaire de l’événement, a organisé ce jeudi un atelier de renforcement des capacités à l’intention des coopératives et des opérateurs économiques, a constaté l’Agence Gabonaise de Presse.
La Directrice de l’Évaluation des Risques Sanitaires et Phytosanitaires (DERSP), Shella Biket Mebiame et la cheffe de Service Évaluation des Risques Gelsie Ursula Tanya Mbele Odougou, ont animé les échanges autour de deux thématiques principales : « AGASA : réglementation et bonnes pratiques d’hygiène » et « Hygiène des aliments et mise en œuvre des bonnes pratiques d’hygiène ». À cette occasion, Mme Biket Mebiame a rappelé que l’AGASA est placée sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural, et qu’elle est chargée de mettre en œuvre les politiques publiques relevant de la Direction générale de l’Agriculture ainsi que de celle de la Pêche et de l’Aquaculture. L’Agence intervient dans deux domaines clés : la sécurité sanitaire et nutritionnelle des aliments, et la sécurité phytosanitaire.
Dans ce contexte, Mme Mbele Odougou a précisé que l’hygiène des aliments repose sur deux composantes essentielles : la sécurité alimentaire et la salubrité. Selon elle, « la notion de sécurité est plus forte que celle de la salubrité », car elle englobe un ensemble plus vaste de paramètres. Pour illustrer les défis rencontrés, Mme Biket Mebiame a évoqué la difficulté d’octroyer un agrément sanitaire aux opérateurs qui transforment leurs produits dans des cuisines domestiques. Afin de ne pas fragiliser ces acteurs économiques, l’AGASA envisage des mécanismes d’accompagnement pour leur permettre de disposer d’espaces dédiés, conformes aux normes sanitaires, en vue d’obtenir l’agrément requis.
Mme Mbele Odougou a également souligné que les règles d’hygiène concernent en premier lieu les producteurs, afin de réduire les risques d’intoxication dès la base. Elle a présenté six règles fondamentales identifiant les étapes critiques de contamination : la première stipule que la contamination peut survenir à tout moment du processus, de la production au stockage ; la deuxième recommande la mise en place de mesures préventives et de systèmes de contrôle ; la troisième concerne la transformation du produit ; la quatrième insiste sur l’hygiène du personnel ; la cinquième alerte sur la qualité de l’eau utilisée ; et la sixième rappelle l’importance de disposer d’un personnel qualifié.

Shella Biket Mebiame, l’une des animatrices de la rencontre.
À ces règles s’ajoutent les principes généraux d’hygiène définis par le Codex Alimentarius, applicables tout au long de la chaîne de production et en station de conditionnement : salubrité des lieux d’exploitation, propreté des équipements, hygiène du personnel, gestion des déchets, contrôle des opérations et traçabilité. Sur ce dernier point, Mme Biket Mebiame a indiqué que les produits gabonais exportés sont bien accueillis à l’étranger, en raison du respect rigoureux des normes sanitaires et phytosanitaires exigées tant par le pays d’origine que par les pays importateurs.
Enfin, la problématique des contrôles multiples effectués par différentes entités étatiques a été soulevée par les participants, certains estimant être « victimes » de redondances administratives. En réponse, la Directrice de l’Évaluation des Risques Sanitaires et Phytosanitaires a annoncé qu’un travail est en cours pour l’élaboration d’une loi-cadre visant à clarifier les missions de chaque entité sous tutelle.
CM/CBM/WM/AGP

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