Économie

Gabon Economic Forum : la dette au menu des réformes

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LIBREVILLE, 8 juillet 2025 (AGP) — La soutenabilité de la dette publique a dominé les échanges ce mardi de la seconde journée de la première édition du Gabon Economic Forum, mettant à nu les tensions budgétaires et appelant à une refonte en profondeur des mécanismes d’endettement de l’État, a noté l’Agence gabonaise de Presse.

La session plénière, présidée par le Recteur de l’Université Omar Bongo, le Professeur Jean-Jacques Ekomie, a réuni experts, décideurs publics et représentants du secteur privé autour d’un diagnostic sans complaisance de la dette extérieure et intérieure. Selon l’expert à la Banque africaine de développement (BAD), Cédric Achille Mbeng Mezui, les spreads élevés dissuadent les investisseurs d’engager des capitaux au Gabon, révélant ainsi une perception accrue du risque.

Le directeur général de la Dette, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, a confirmé que la dette publique atteint 8 567, 272 milliards FCFA au 30 juin 2025 dont près de 1 270 milliards de dettes non conventionnées. Il a regretté que l’État continue de recourir à l’endettement pour honorer ses échéances au lieu de financer des investissements productifs. Dans cette dynamique, la dette intérieure, souvent négligée, alourdit le fardeau budgétaire, faute d’un cadre juridique équivalent à celui qui encadre la dette extérieure. Une lacune que l’article 98 de la nouvelle Constitution chercherait désormais à combler, selon des parlementaires présents.

L’universitaire Bikolo a dénoncé les effets pervers du point d’achèvement dans les pays africains, plaidant pour une analyse de flux capable de dévoiler les fragilités structurelles de l’endettement et d’en améliorer la gouvernance. À son tour, le vice-président de la FEG, Jean-Baptiste Bikalou, a critiqué l’inefficacité des subventions étatiques notamment les 240 milliards FCFA alloués au carburant et au gaz qui, selon lui, bénéficient autant aux riches qu’aux populations vulnérables. Il a appelé à des réformes courageuses, malgré leur coût social, estimant qu’elles sont désormais incontournables.

Pour conclure, l’expert de la BAD, Cédric Mezui Mbeng, a affirmé qu’un taux de croissance à deux chiffres reste possible à l’horizon de trois décennies, tandis que le Professeur Bikolo a rappelé l’objectif stratégique fixé à 10 % par le chef de l’État, le Président Brice Clotaire Oligui Nguema. Selon les différents intervenants, seule une réforme ambitieuse du modèle d’endettement, adossée à une fiscalité renforcée, à des investissements ciblés et à une meilleure hiérarchisation des priorités publiques, pourra sortir le Gabon du cycle préoccupant de la dette chronique.

CM/CBM/WM/EN/AGP

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