ABUJA, 26 juin 2025 (AGP) – En marge de la 32ᵉ Assemblée annuelle d’Afreximbank, un débat de haut niveau s’est tenu à Abuja sur le thème : «Renforcer la pertinence politique des institutions financières multilatérales africaines dans un monde polarisé», a constaté l’envoyée spéciale de l’Agence Gabonaise de Presse.
La rencontre a réuni plusieurs anciens chefs d’État africains et caribéens, autour des enjeux de souveraineté économique, de réforme de l’architecture financière mondiale et d’intégration régionale.
L’ancien président du Sénégal, Macky Sall, a appelé à une Afrique moins dépendante de la dette et davantage orientée vers la mobilisation de ressources internes. Citant l’exemple du Plan Sénégal-Énergie, il a mis en avant les progrès de son pays dans la production énergétique et les partenariats public-privé. Il a plaidé pour une réforme fiscale, un renforcement des banques de développement africaines et une implication accrue du secteur privé.
De son côté, l’ancien président du Niger, Mahamadou Issoufou, a soutenu l’Agenda 2063 comme feuille de route pour une intégration régionale effective. Il a rappelé avoir mobilisé 22 milliards USD pour les infrastructures entre 2011 et 2020, dénonçant l’exploitation illégale des ressources naturelles et appelant à une refonte de l’architecture financière mondiale. Il a salué la mise en place du système panafricain de paiement, tout en regrettant l’échec du projet de monnaie unique de la CEDEAO sous son mandat.
Un représentant du président ivoirien Alassane Ouattara a, quant à lui, défendu la création d’une monnaie commune ouest-africaine pour dynamiser les échanges intra-africains et réduire la dépendance aux devises étrangères. Il a mis en avant les efforts de transformation locale des produits agricoles, notamment le cacao et la noix de cajou, en Côte d’Ivoire.
Le débat a également été marqué par les interventions de personnalités telles que le Très Honorable P. J. Patterson (Jamaïque), l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, le président ghanéen Nana Akufo-Addo et l’ancien Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn. Tous ont convergé vers un consensus clair : renforcer l’autonomie financière du continent, réformer les mécanismes internationaux et accélérer l’intégration africaine face à un monde en recomposition.
CBO/FSS/EN/AGP
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